Une partie de moi aimerai dormir, l'autre se demande si les pingouins ont des genoux - Fiche de Luna

Histoire

« Luna... Je m'appelle Luna ! Pas Loufoca. Les gens... Ils sont très étourdis parfois. Ils se trompent souvent. »

Du haut de mes onze ans je regardais cette jolie rousse. Celle qui allait devenir une de mes amies. Ginny Weasley. Cette réflexion allait annoncer le début d'une amitié qui durera sept ans.
Moi ? Comme dit plus haut, je suis Luna, Luna Pandora Lovegood. Née de Xenophilius et Pandora Lovegood. Une famille tout ce qu'il y a de plus aimante. Papa est rédacteur en chef et créateur d'un journal nommé le chicaneur. Beaucoup sont les sorciers à se moquer des écrits de mon père... Des histoires comme quoi les nargoles et les Ronflaks cornus ne seraient que des fables, des animaux saugrenus n'ayant jamais existé. Mais... Papa a toujours été persuadé que ces histoires n'étaient que des rumeurs lancés par le ministère de la magie. C'est ironique de savoir que désormais je fais partie de ce même ministère sur lequel mon père spéculait tant. Enfin... Maman, quant à elle, était médicomage à Sainte Mangouste. Je me rappelle d'elle comme d'une femme douce et incroyablement calme. Je crois que je ne l'ai jamais vu une seule fois s'énerver. Elle sentait bon les pivoines et les plantes. Une odeur chlorophyllienne lui collait à la peau à dire vrai, mais ce n'était pas désagréable, loin de là.
Dans mes jeunes années, j'ai beaucoup voyagé, Papa recherchait des traces des ronflaks ou même de grenouilles lunaires dans les terres sauvages d'Angleterre. Petite... Je me souviens de toutes ces petites escapades dans des terres vertes et sauvages, dans des marais incroyables. Et... Tout était tellement beau vu de mes petits yeux d'enfants. J'y repense avec beaucoup de nostalgie, à ces voyages. Il y a d'ailleurs une histoire que mon père ne manque jamais de raconter. Vous savez ? Le genre d'histoire qui, dans un premier temps, se raconte avec une pointe d'angoisse, puis qui finit par être humoristique, on en rigole, on en parle au coin du feu lors d'une discussion... Je devais avoir six ans je crois ! Je m'amusais à déchiffrer tout ce qui me tombais sous la main, je venais juste d'apprendre à lire. « Attention, marais » disait le panneau. Je me souviens avoir été happée dans l'eau, de m'être embourbée dans ces eaux boueuses et piégeuses, d'avoir sentis l'eau entrer dans mes petits poumons, puis d'une main puissante et secourable qui m'empoigne pour me sortir de l'eau. Papa m'avait alors expliqué que j'avais été happée par un Dabberblimp. C'était, disait-il, une créature incroyablement malveillante, qui avait essayé de faire de moi son casse-croûte. Je l'avais regardé avec un air absent, encore un peu surprise de cet événement. Mais... Ce ne fut pas le plus marquant de ma vie... L'autre événement se passa trois ans plus tard. Je n'ai que des souvenirs flous de ce qu'il s'était passé. Je me souvenais d'une odeur de cannelle et de chocolat qui flottait encore à la maison.  Ça voulait dire que nous étions en plein hiver. La maison se couvrait toujours de ce bon arôme durant la saison blanche...  Maman faisait toujours du chocolat chaud, elle disait souvent que ça réchauffait le cœur. Et c'était vrai. Le chocolat ça chasse les joncheruines.  C'était le matin ! Nous avions passé une heure dehors à faire des bonhommes de neige en forme de bêbêtes de tous horizons, j'avais fais un éruptif qu'il me tardait de montrer à mon père le soir venu. Elle était excité, elle voulait « me montrer quelque chose d'incroyable ». Passé ce moment... Mes souvenirs sont assez flous. Je pense que je les ai enfouis tout au fond de moi pour ne plus jamais les contempler à nouveau d'une manière aussi nette que ce jour là. Je me souviens d'une lumière blanche, aveuglante, puis plus rien... Plus rien a part un silence. Le silence assourdissant, pesant. Maman, elle qui avait une éternelle lueur de malice dans le regard habituellement... Contemplait la fresque représentant les Ronflak cornus. Elle observait cette fresque, et c'était comme si elle ne la voyait pas, elle observait ces forêts peuplés de créatures verdâtres sans les voir. Maman ne verrait plus jamais rien. Maman s'en était allé, aussi rapidement que quand on souffle une bougie. Pour la première fois de ma vie... Je pleurais, je hurlais, je la secouais... Mais elle resta muette, la tête pendant sur le côté, comme si elle s'était changée en une poupée de chiffon à taille humaine. Quand Papa revint le soir même... Il nous trouva toutes les deux. Maman, adossée à cette fresque qu'elle avait peint avec mon père, moi, dans un coin de la pièce, le regard perdu dans le rien. Dans le vide. J'avais l'impression de m'être plongée dans une grande léthargie, que plus rien ne pouvait m'atteindre... Et pourtant... Et pourtant sa main se posant sur mon épaule avec douceur me permit de me relever, de sortir de ce mutisme. Papa ne fut jamais plus le même après ça. Moi non plus... Je ne fus plus la même. C'est à cette époque que je m'intéressais pour la première fois à la peinture. C'était un merveilleux moyen de s'exprimer sans user de mots. Les mots... Parfois c'est difficile à utiliser, alors que pour la peinture, il suffit de laisser vagabonder son esprit aux confins de son être pour découvrir l'inspiration. La peinture fut un réel moyen de libération pour moi. Je me souviens notamment une toile représentant des héliopathes galopant en troupeau. Papa avait glissé que normalement, ils ne vivaient pas vraiment dans la nature, qu'il s'agissait de créations du ministère, de leur « armée personnelle ». Enfin... Mes 11 ans vinrent rapidement. Et avec eux, vint le moment de quitter notre petite maison. Pour tout avouer... Du haut de mes onze pauvres années, j'étais partagée, d'un côté tout allait me manquer (pour tout dire... OUI même les nargoles du buisson de gui juste à côté de la porte d'entrée allaient me manquer ) et... D'un autre côté, l'idée de découvrir de nouvelles choses, d'être enfin considéré comme une « grande » me plaisais. Papa et moi, on fit les boutiques, Fleury & Botts, d'abord, pour les livres et les grimoires. C'est à Ollivanders que tout devint tout à coup plus concret ! Une baguette... MA baguette ! Tout prend une tournure différente. Après toute la liste effectuée... Je me souviens que nous nous étions posés sur la terrasse d'un glacier, et nous avions dégustés tous les deux une boule de glace. Il allait me manquer, papa, et je me souviens m'être demandé si tout allait bien se passer pour lui, nous étions tout l'un pour l'autre.
La suite elle fut la même que pour tous les autres. Gare de King Cross, voie 9 ¾ après quelques longs et déchirants adieux à mon père. Je dois avouer que je ne fis pas sensation auprès des autres enfants. Enfin... Ils devaient sans doute avoir le trac. A chaque cabine où je me présentais, on me clamait qu'il ne restait plus de place. C'était sans doute vrai. Je finis par échouer dans la seule cabine où l'on ne me jeta pas. Enfin... C'est de ma faute, j'étais montée trop tard dans le Poudlard express pour vraiment faire la fine bouche. Et puis les deux personnes avaient l'air vraiment sympathique. C'était la première fois que je rencontrais mes chers amis. Je me souviens m'être posée face à la jolie rouquine, juste à côté d'un blondinet. Ginny Weasley et Rolf Scamander. C'est étrange de se dire que c'est grâce à eux que je garde d'excellents souvenirs de Poudlard. Un petit commentaire pour me dire que mes boucles d'oreilles en forme de radis étaient chouettes, puis la discussion était lancée entre nous trois.
C'est ce petit quelque chose qui rendit ma scolarité beaucoup plus agréable. Je dois avouer que je comptais bien peu de gens dans mes amis proches. En réalité ce fut toujours les deux mêmes, les autres n'étaient pas vraiment intéressés, ni par ma petite personne, ni par les mots qui pouvaient sortir de ma bouche. Ginny fut répartie à Gryffondor, Rolf à Poufsouffle. Quant à moi, après moultes discussion avec le choixpeau sur mes passions et mes hobbies, il finit par souffler dans un petit grognement agacé 'Serdaigle'. Maison, qui, d'après lui, pourrait me permettre de perfectionner mes connaissances et de travailler ma créativité. Je ne vais pas dire que ma scolarité était parfaite, loin de là. J'étais la victime de petits lutins facétieux qui s'amusaient à cacher mes affaires régulièrement, et malheureusement, mon nom semblait trop compliqué pour que certains s'en souviennent clairement. C'est ainsi que, après une demie heure à débattre sur l’existence des Ronflak cornus et des aquavirus au ministère de la magie, je finis par gagner le surnom de « Loufoca ». Ce surnom je le déteste. J'ai vite compris à quel point il est dénigrant, mais je préfère ignorer ça, et faire comme si les gens se trompaient juste sur mon nom. Au fur et à mesure de mes années à Poudlard... Il m'est vite apparu que je ne voyais pas les choses de la même manière que les autres. J'étais différente. Déjà vis à vis de mes croyances. Je croyais... En une foule de créatures, qui n'existaient pas forcément aux yeux des autres. Il y eut, notamment, ces incroyables créatures, tirant les diligences de Poudlard. Des sortes de chevaux, squelettiques, ailés, et particulièrement agréables à côtoyer. Je ne compte pas le nombre de fois où je suis allée les voir... Certes leur physique peut paraître effrayant, mais une fois qu'on les connaît un peu, on peut se rendre compte que l'on ne juge pas une créature à son apparence. J'ai appris, bien plus tard, durant certains cours de soin aux créatures magiques qu'il s'agissait de Sombrals. Je dois avouer... Qu'une partie de moi a toujours préféré la compagnie des animaux à celle des humains. Le fait d'être répartis dans d'autres maisons, Ginny, Rolf et moi, n'était pas vraiment dérangeant. Mes amis et moi on se voyait, régulièrement, durant les cours en commun, pendant les repas... Je n'étais pas mauvaise élève, loin de là. Mais mon plus gros soucis était cette difficulté constante à se concentrer sur une seule et même chose. Il m'arrivait souvent de tirer une idée par le bout de la queue, et de passer quelques minutes à la remonter, puis tenter de séparer ou de lier toutes les idées qui me venaient en tête. Je devais faire de gros efforts, malgré quelques facilités en cours. L'arrivée à Poudlard fit apparaître une nouvelle distraction dans ma petite vie bien replie. Outre la peinture et la recherche de preuves sur l’existence du bestiaire décrit par mon père, le quidditch était une bonne distraction. J'étais un danger publique sur un balai... Concrètement, il fallait voir la vérité en face. J'arrivais à m'envoler, certes, mais il m'arrivait régulièrement de me perdre dans quelques pensées fugaces... Et d'atterrir à un endroit totalement inconnu, ou éloigné de ma position de base. Ainsi abandonnais-je vite cette discipline. Mais... Je dois avouer qu'observer des matchs ça a toujours été quelque chose d'excitant ! Et j'avais adoré commenter, lors de ma cinquième année, la rencontre entre Poufsouffle et Gryffondor. Étrangement... On ne refit plus jamais appel à moi... C'est dommage, ça me plaisais bien. Notre petite Ginny entra finalement dans l'équipe de Gryffondor, et je devais avouer que j'étais très fière d'elle. Je ne loupais jamais un de ses matchs, et j'étais toujours la première à l'encourager. Soyons sincère... J'étais sa fan numéro un ! Ou... Numéro deux, peut être, si on comptait son frère. En troisième année je choisis trois options, l'étude des runes,  l'étude des moldus et le soin aux créatures magiques. Des matières passionnantes.
Ma scolarité se poursuivra sans grands bouleversements, je passais les vacances avec papa, puis je revenais, et mes années étaient rythmés par les fêtes et les saisons. C'est, avec mon diplôme en poche, que je finirai par postuler au ministère de la magie, là où tant d'autres de mes camarades ont fait de même. J'étais passionnée par les créatures magiques. Je crois que la matière de soin aux créatures magiques était ma préférée, et pour moi, il est rapidement arrivé comme une évidence. Je devais travailler dans ce milieux là. J'étais à l'aise, et j'étais douée, je ne me sentais pas pataude, et ma concentration était toujours intact durant ces cours. C'était un signe, disait mon père. Et qui sait... Peut être aurais-je la chance de ramener la preuve de l’existence des créatures qui peuplent les pages du chicaneur ? Espoir vain, ou fol espoir... Comment le savoir réellement ?  Après une batteries de tests, je fis finalement mon entrée au ministère comme magicozoologue, faisant par la même occasion la fierté de mon père. Et sans doute de ma mère... Si elle était encore parmi nous. Après une formation intensive mais enrichissante, je pus finalement exercer comme une grande fille un métier que je trouvais passionnant. La formation et l'apprentissage... C'était quelque chose, mais partir pour la première fois en mission, et qui plus est avec mon ami de toujours, c'était autre chose. Oui... Car Rolf était lui aussi devenu Magicozoologiste. Enfin... De ce que j'avais compris, il avait grandit dans le bain. Après tout son grand père était célèbre pour, notamment, son ouvrage au sujet des animaux magiques. BREF, nous avions pour objectif d'étudier un troupeau d'eruptifs en Afrique. Première fois que je quittais l'Europe. Que raconter à propos de ce beau voyage ? C'était magique. Rolf en avait les yeux remplis de paillettes, il s'émerveillait de chaque chose comme l'aurait fait un enfant le jour de Noël, et je n'étais pas en reste. Moi aussi, je voyais, je découvrais, et surtout... Je m’émerveillais. C'est ce voyage... Qui me fit me dire « Luna... Ma chère Luna... Tu as fais le bon choix. » et... Aussi étrange que cela puisse paraître, ce voyage là m'avais fais mûrir... Et surtout m'avais considérablement rapproché de Rolf. Passer des mois et des mois dans cette fièvre étrange... Cette excitation... C'était devenu entre nous une sorte d'osmose. C'était plaisant. Sa compagnie... était plaisante. Elle l'avait toujours été d'ailleurs. Rolf ne s'était jamais moqué de moi, et avait toujours prêté grande attention à ce que je disais, à mes théories que d'autres jugeaient comme « loufoques » « barrés », « bizarres ». C'était également la première fois que nous nous retrouvions seuls à seuls... A Poudlard, nous avions toujours été un trio, l'un n'allait pas sans l'autre. Et... Pour la première fois de ma vie, je me mis à ressentir un attrait peut être un peu plus qu'amical pour quelqu'un. Ce fut d'ailleurs, le jour de la sortie de mon article retraçant notre périple en Afrique dans le chicaneur, qu'il m'approcha. J'avais passé la journée plongée dans des papiers et il s'était glissé jusqu'à mon bureau. J'avais levé le nez de mes papiers, et lui avais offert un petit sourire en guise de salut. Il s'était alors passé une main dans les cheveux, puis avait enfourné ses mains dans les poches de son manteau.

« Salut Luna... Je... Je voulais savoir si ce soir... Tu acceptait de venir... Boire un verre avec moi, et... Heu... Plus si affinité ? Enfin... Non pas que ce soit forcé qu'il y ait plus hein ! Et... Heu... Je... Voilà ! »

Dans ce discours décousus... Je vis un espoir que peut être, peut être... Je n'étais pas la seule, que mes sentiments étaient partagés. Ce soir là... Il y eut juste un verre, un bon moment passé entre deux jeunes gens à boire les paroles de l'un, puis de l'autre, à échanger avec une incroyable facilité. Il y eut aussi... Un baiser d'adieu, et une promesse de retrouvaille deux jours plus tard. Et cette danse à deux, bien que maladroite, ça fait six mois qu'elle dure... Six mois d'aventures, de découvertes, et de bons moments partagés, ensemble. Rolf et moi... Disons que c'est quelque chose de puissant entre nous. Il ne s'est jamais moqué de moi... D'aussi longtemps que je me souvienne, et a toujours prêté l'oreille à mes théories, aux créatures que je lui présentait... Et il n'a jamais eu l'air de me prendre pour une folle. C'est étrange... De paraître normal pour la première fois de ma vie. Ou alors... Peut être est-ce que nous sommes étranges à deux. Je suis Luna, et non pas « Loufoca », je suis magicozoologue, rédactrice à mes heures pour le chicaneur, et je vis ma vie à fond.

Le moldu derrière l'écran

Pseudo : Nebulleuse/ LadyNebulleuse / Zazou / HARRY 8D
Autre compte : Harry
Autre chose à ajouter ? J'vous nem ? Et faites gaffe aux nargolles !