[Flashback] Soirée trop arrosée - PV Remus

Voilà que la trentaine arrive pour Sirius et il commence à remettre en question sa vie. Il a vu James devenir un époux, puis un père de famille. Il a appris qu'il en était de même pour son frère et il en a vu tant d'autres faire de même. Et lui, il est là, ses trente ans arrivent à grand pas et il est seul. Pas que ça lui déplaise foncièrement, mais il a un goût d'inachevé, il aimerait lui aussi ne pas être seul le soir en rentrant, mais étant lui, il n'en a même pas conscience. Visiblement, la trentaine n'est pas faite pour le grand Sirius Black, toujours un adolescent dans l'âme. C'est ainsi qu'à quelques semaines seulement de son anniversaire, Sirius sort du bureau des aurors avec la ferme conviction d'aller acheter une bonne bouteille de Whisky Pur Feu pour la partager avec son fidèle ami Remus Lupin.

C'est d'un pas serein, que le brun se rend dans une boutique pour acheter la bouteille d'alcool et une fois qu'elle fut en sa possession, il transplana directement devant la porte de son vieil ami. Son poing frappe à la porte et c'est armé d'une fausse patience, qu'il attend que le lycanthrope vienne lui ouvrir. Bien que rapide, Sirius trouve qu'il a déjà bien trop attendu quand la porte s'ouvre pour laisser apparaître son ami. Sans une seconde d'hésitation, Sirius s'engouffre à l'intérieur, donnant une rapide accolade à son ancien camarade de dortoir.


"Salut Moony ! C'est l'heure de l'apéro!"

Après ce minimum de politesse, le brun fait comme s'il se trouvait chez lui, prenant le chemin de la cuisine, ouvrant le meuble où il sait que son ami range ses verres. S'armant de deux verres d'une main, la seconde tenant toujours la bouteille fraîchement entrée en sa possession, il se dirige vers le salon. Le domicile de son ami est à son image, un lieu calme et ordonné, loin de ressembler au domicile du Black, bien plus bordélique. Les années ayant passées, Sirius ne se rend plus vraiment compte du fait que l'habitat de son ami est meublé d'une façon assez pauvre, trahissant le fait que Remus peine à garder un emploi stable, lâchant chaque emploi avant que sa condition ne soit possiblement découverte. Sirius lance un rapide regard circulaire autour de la pièce, cherchant son ami des yeux, avant de s'installer sur le canapé et de leur servir à chacun un verre. Sans même vérifier la présence de son camarade, il décide de commencer à parler. Pour une rare fois, Sirius n'est pas chez son ami pour une simple visite de courtoisie, il a le coeur lourd, en fait, il est même morose en comparant sa vie aux réussites d'autres et s'interroge aussi sur pourquoi il est comme ça, puisque sa vie lui convient.


"Viens boire ce verre ou même peut-être la bouteille. Dire qu'on a bientôt trente ans, qu'on est encore célibataires, que les fils de Prongs grandissent, dans deux ans Harry sera à Poudlard et nous, on en est même pas à approcher l'idée du mariage."

Le Black venait de dire ses quelques paroles avec un ton traduisant l'humour dans sa voix et pourtant au fond, il était presque sérieux. Bien que sérieux soit un grand mot, en fait, il était surtout déboussolé. Lui qui vivait sa vie au jour le jour, laissant filer les jours, les mois et les années entre le travail, les amis et le bon temps. Comment en était-il donc venu à s'inquiéter de son trentième anniversaire, à se remettre en question ainsi. Comment en était-il venu à se poser des questions telles que pourquoi ne suis-je pas engagé dans une relation sérieuse? Pourquoi j'ai l'impression d'être resté sur la touche et de regarder les autres vivre leur vie? Alors que le brun savait qu'il ne voulait pas vivre en couple. Il avait conscience de n'avoir eu de sentiment amoureux que pour une personne et il s'agissait de James durant son adolescence. Il savait qu'il ne voulait pas s'engager, qu'il ne voulait pas avoir quelqu'un sur son dos, le forçant à changer pour devenir plus mature, plus responsable. Avoir des enfants, il n'y avait même jamais pensé, il se considérait bien trop jeune pour ça. Et pourtant, c'était des questions qu'il se posait, alors que son âge lui rappelait qu'il n'était plus un adolescent sortant tout juste de Poudlard. Sans le faire de manière très consciente, il saisit le verre qu'il avait laissé sur la table et le finit d'une traite, avant de le remplir à nouveau.

C'était une journée plutôt normale pour Lupin. Pas de pleine-lune ce soir, du coup le moral n'était pas si bas, bien qu'au moins en temps de pleine-lune il s'assurait la visite de Sirius. Mais bon, comme ce dernier reste imprévisible et débarque à l'improviste régulièrement, on ne peut pas dire qu'il ne le voit jamais. D'autant plus depuis que James a une vie de famille, il a tendance à venir de plus en plus le voir quand il ne va pas s'occuper de son filleul préféré. En tout cas jusque là c'était assez calme. Remus n'avait de nouveau plus d'emploi pour l'instant, et passait donc le plus clair de son temps libre à écumer les offre en essayant de peser le pour et le contre, à savoir si sa situation serait ou non un soucis et pour combien de temps. C'était toujours la même chose, l'idée même de chercher du travail ou de justifier une absence après une pleine-lune avait tendance à le rendre nerveux. La lycanthropie n'a jamais été bien vu, même depuis qu'il existe la potion tue-loup. Ce n'est pas comme si c'était un choix non plus. Rien t'étonnant à ce que les loups-garous se retrouvent entre eux et forme des meutes marginales et peu amicale... Sa meute à Remus n'était pas vraiment composé de loups, bien qu'un certain canidé avait vraisemblablement un place très importante dans sa vie, les Maraudeurs, au sens large, composait en grande partie la famille de Remus et c'est certainement ce qui l'a maintenu à flot, lui laissant ce qui lui restait d'optimisme et d'amour en l'humanité.

Alors que Remus était perdu dans ses recherches, il entend frapper à la porte de son modeste logement. Pas plus décontenancé que ça, il se lève simplement pour ouvrir et n'est même pas surpris de voir Sirius devant sa porte, avec une bouteille de Whisky pur feu qui plus est. Ce dernier le salut et rentre machinalement, faisant comme chez lui.

"Pad' !"

Remus le salut amicalement et soupire en fermant la porte un sourire aux lèvres. Bien sûr qu'il est content de voir Sirius. Il l'est toujours, même s'il tâche de ne pas trop le montre. Il ne peut tout de même s'empêcher de soupirer, sa raison parlant à sa place. Il est vraiment irrécupérable. C'est l'heure de rien du tout, même si Moony préfère encore boire un verre avec Sirius que de se stresser avec ses recherches d'emploi. Il range rapidement ses papier d'un coup de baguette, il faut dire que son appartement n'est pas très grand, donc il travail sur la table du salon. Sirius prend ses aises et sort des verres pour deux et va s'installer sur le canapé.

"Fais comme chez toi."

Il parle un peu dans le vide, plus par mécanisme qu'autre chose, bien sûr que Sirius est sans gène chez lui. Sirius est sans gène partout. Remus rejoint son ami et s'installe sur son canapé à côté de Sirius. Ce dernier avait déjà commencé à parler et Remus, comme à son habitude buvait ses paroles aussi inintéressantes qu'elles auraient pu être, il ne relâchait pas son regarde du Black. Sirius se plaignait de vieillir visiblement. Remus ne savait quoi lui dire, après tout Sirius n'était pas si mal lotis. Il avait un travail, un cottage, de l'argent, une santé parfaite et un charisme à tout épreuve. La seule chose qu'il voulait qu'il n'aurait jamais c'était James, si tenté qu'il le veille encore. Devant la mine maussade de son camarade, Remus tente de sourire et de lui remonter le moral avec le positivisme et la dévotion qu'on lui connait. Toujours là pour les autres, même quand ça ne va pas.

"Sirius, tu nous fais quoi là ? Ressaisis-toi ! T'es encore jeune, t'as un travail qui te passionne, une famille génial avec Harry. Je m'en fait pas pour toi, le jour où tu seras prêt à t'engager t'auras aucun mal à trouver quelqu'un. Les filles sont toutes dingues de toi et je suis sûr que n'importe quel homme tomberait sous ton charme."

Surtout lui. C'était même déjà fait. Remus était éperdument amoureux de Sirius depuis Poudlard déjà. Il le savait, c'était durable, ça ne partait pas. Pourtant il avait essayé d'oublier, de passer à autre chose, mais c'était visiblement mission impossible pour cet éternel célibataire qui avait peur de s'engager pour de nombreuses raisons. Le nier ne servait à rien, et aujourd'hui, s'il ne l'avouait pas à Sirius, il faisait moins d'efforts pour le cacher. A son tour, Remus porte son verre à ses lèvres et en boit quelques gorgée, l'énergie sur son visage se transformant en inquiétude alors que Sirius descendait son verre d'une traite. Il était irrécupérable, mais Remus n'aimait pas du tout le voir comme ça.

Sirius avait été fidèle à lui-même, il avait vaguement entendu Remus répondre à sa salutation et aussi faire un commentaire de faire comme chez lui. Seulement, son ami devait bien savoir que le brun faisait comme chez lui partout où il mettait les pieds. Sirius se savait sans gêne et n'essayait en rien de changer ce trait de caractère, il aimait bien mettre les autres mal à l'aise par son sans gêne à toute épreuve. Maintenant qu'il était assis sur le canapé de Moony et qu'il avait commencé à déverser le flot de paroles qu'il avait sur le coeur depuis quelques temps à l'approche de son anniversaire. Un verre de Whisky était déjà descendu le long de son œsophage alors que son ami était venu s'installer sur le canapé à ses côtés. Et voilà que le lycanthrope venait de lui parler, vantant tous les avantages du Black, ce qui n'était pas pour aider le côté arrogant de Sirius, mais il ne se sentit pas mieux suite aux paroles de son vieil ami.

"Tout ça, je le sais déjà Remus, mais je ne serais jamais prêt à m'engager. Pour s'engager, il faut éprouver des sentiments et depuis cette période où j'ai été amoureux de James, je n'ai plus jamais éprouver le moindre sentiment pour quiconque. Les femmes et les hommes peuvent bien être sous mon charme, mais aucuns d'eux ne me charme moi. A bientôt trente ans, ça ne devrait pas être le cas. Je devrais être un peu comme James lorsqu'on était encore à Poudlard, chercher une personne avec qui faire ma vie, entrevoir l'envie de me marier. Peut-être de fonder une famille, s'il s'avère que je rencontre une femme. Et pourtant, je ne ressens pas ce besoin, je veux m'amuser, passer du temps avec Harry lui apprendre toutes les blagues qu'il peut faire sans mettre en danger quiconque. Enfin ce genre de chose tu vois."

Le Black était assez désolé par son propre comportement, qu'il se trouvait pitoyable. Il était en train de se plaindre de sa vie et il avait tort de faire ça. Du moins, il se rendait compte que faire ça devant Remus était sûrement pas l'idée du siècle, surtout quand on considérait que son ami avait déjà bien assez de problème avec sa lycanthropie pour avoir envie d'écouter les petits problèmes existentiels de son ami ne s'inquiétant uniquement parce qu'il allait fêter son trentième anniversaire. Le second verre suivit la même route que le premier et le Black remplit immédiatement une nouvelle fois son verre d'un coup de baguette.

"Dire que même Regulus a fondé une famille et il est même devenu différent et je suis toujours le même Sirius Black que celui qui est rentré à Poudlard et qui a été réparti à Gryffondor. Je ne sais même pas pourquoi je me prend la tête avec toutes ces conneries, j'ai pas envie de m'engager, ni même d'avoir une vie de couple. Et pourtant depuis que je vois mes trente ans arriver, je me pose que des questions qui n'ont aucun sens pour moi, puisque je n'ai pas envie d'avoir les réponses."

Sirius avait parlé avec un ton presque sérieux, mais on pouvait surtout entendre tout l'agacement qu'il avait. Après tout, le Black n'avait pas l'habitude d'être torturé par des pensées aussi sérieuses, ni même de s'inquiéter de son avenir. Le maraudeur ne parvenait plus à se reconnaître. C'était sûrement ce qui faisait le plus peur à Sirius en ce moment, il avait des pensées qui ne ressemblaient en rien à lui. En fait, il avait peur d'être en train de mûrir trop pour son propre bien. Seulement notre Black n'en avait pas conscience, c'était son subconscient qui gérait tout cela. Comme c'était son subconscient, qui savait qu'il avait en fait envie de vivre une vie plus à l'image de celle de James et Lily. D'avoir quelqu'un avec qui partager ses soirées en rentrant du travail et avec qui partager sa maison. Sirius étant Sirius, il ne voulait pas avoir à faire face à une vie d'adulte, il ne voulait pas avoir à être un homme continuellement. Le Black aimait bien trop s'amuser et vivre sans se prendre la tête.

Remus écoutait Sirius avec attention, mais aussi avec une certaine amertume. Que pouvait-il bien lui dire ? Que ses paroles le désolaient ? Que lui non plus n'était pas prêt à s'engager, en tous cas pas temps que Sirius ne le serait pas et qu'il pourrait passer à autre chose ? Ou encore que savoir que Sirius ne connaissait personne avec qui il ne se voit passer sa vie ne lui faisait que plus mal encore ? Pas comme s'il ne savait pas que Sirius ne lui portait qu'un intérêt amical, mais l'entendre une nouvelle fois reste douloureux, même si Remus fait bonne figure encore une fois. En plus ça ne ressemblait pas à Sirius. Certes c'était un bavard qui aimait parler, et visiblement se confier et surtout à lui à son plus grand damne, mais encore parler et raconter des non-sens en tournant autour de sujet et se lamenter ainsi, la dernière partie n'était pas Sirius. Mais en bon ami, Remus voulait essayer de le rassurer.

"T'es pas obligé de t'engager tu sais Pad'. Et tu n'as peut-être pas encore rencontré la bonne personne, ou alors tu ne sais pas que c'est elle." Oui c'est beau de rêver et de se faire des illusions... "Rien ne t'oblige à te marier. La trentaine arrive, mais je sais que James est posé maintenant, mais je ne comprends pas pourquoi ça te taraude à se point. Après tout, on ne peut pas dire qu'à par James le reste des Maraudeurs soient vraiment engagés, même si je ne suis pas sûr que ce soit un bon exemple, tu restes de loin le plus populaire, si tu dois trouver tu trouveras. C'est peut-être juste... pas encore le bon moment..."

Remus ne savait pas trop quoi lui dire, mais il faisait de son mieux pour lui remonter le moral. Ce qui est assez difficile quand on a du mal à cerner les raisons de la baisse de moral de quelqu'un. Après tout, seul James, Lily, Alice et Franck son vraiment posé. Que ce soit Snevillus, Peter ou lui, aucun n'était engagé. Si encore Sirius avait des envies de fonder une famille... Mais il veut juste passer du temps avec Harry... D'autant que là, Remus se sentait sans doute encore plus mal que Sirius. Mais ça il ne lui dirait jamais et préférait faire illusion tant que Sirius était là. Et puis il a toujours été plus raisonnable que le Black et ça raison essayait de lutter contre les étoiles, surtout une en particulier, dans ses yeux et son sourire ravageur, ce qui était assez compliqué. S'il n'y avait que la raison ce serait plus simple, mais les sentiments ne se contrôlent pas comme on le veut.

"Et puis tu sais... Avoir des sentiments ce n'est pas toujours facile, tu en sais quelque chose, estime toi heureux et profite de te liberté tant que tu le peux. Ton frère et James ont peut-être fondés une famille, mais tu seras encore là et fringant à quarante ans, et même après, alors prend ton temps..."

Qu'il le prenne oui, mais pas trop non plus, parce que tout ça commençait à ronger Remus. Si Sirius avait eu une seul relation stable depuis Poudlard, peut-être que Remus aurait pu tourner la page, mais plus volage que lui il n'y a pas. Et si Remus sais qu'il aurait pu accepter de lui tenir compagnie ne serait-ce qu'un soir, il sait aussi que Sirius ne lui aurait jamais fait ça à lui. S'il a des conquêtes qu'il jette le lendemain ou des histoires sans suite, il sait que Sirius ne lui ferait pas ça à lui. Parce que malgré son débordement avec Snape par le passé, il sait que c'est quelqu'un de fidèle et loyal et un ami en qui il peut avoir confiance, comme quoi son animagus est à son image, un véritable meilleur ami. Il sait aussi à quel point Sirius tenait à sa liberté, et vu comment la soirée avait commencée, il décide de descendre son verre d’une traite, finalement presque reconnaissant que son ami ait emmené cette bouteille, parce que vu ce qu’il allait entendre toute la soirée, il allait en avoir besoin. Ca ressemblait presque à un "oublis-moi maintenant". C’était presque comme si Sirius lui avouait ne pas vouloir de lui, et même si ce n’était pas le cas, ça voulait dire la même chose pour lui. Si Sirius a oublié James, Remus lui il n’a pas oublié Sirius, et au fond, il voulait surtout le voir heureux.

Sirius ne s'était pas empêcher de rire aux nouvelles paroles de son ami. Lui, Sirius Black, ne pas encore avoir rencontré le bon. Encore faudrait-il que Sirius tente de rencontrer et d'apprendre à connaître les personnes qui partagent sa couche et ça c'était pas gagné. La plupart n'avaient même pas eu le droit à plus qu'un verre, même moins parfois. Le romantisme et notre Black, c'était pas vraiment ça. C'est donc après ce bon éclat de rire ressemblant étrangement à un aboiement, que Sirius s'enfila un nouveau verre. Après tout, il avait ramené une bouteille pour cette raison bien précise, faire descendre la pression et passer un bon moment avec Remus tout en lui contant ses mésaventures mentales. Bien que pour l'instant, c'était surtout Moony qui lui parlait, pour tenter de le rassurer. L'égo de l'animagus était bien servi en parlant avec son ami, puisqu'il ne lui vantait que ses mérites, comme lorsqu'il lui disait qu'à quarante en il serait toujours fringuant. Voilà qui était bon pour remonter le moral du chien noir, mais pas assez. Ce que Sirius aurait aimé comprendre par dessus tout, était pourquoi il se posait tant de questions futiles et si loin de lui-même.

"Je sais tout ça, Moony, enfin pas tout, j'ai rien pigé à ton histoire de trouver la bonne personne et tout le truc de "c'est peut-être pas encore le bon moment". Ce qui me dérange tu vois, c'est que c'est pas moi de me poser ces questions. C'est pas ma personnalité vouloir devenir un type responsable, avec des gens de qui je dois me préoccuper."

Le brun devait avoir une tête en disant long sur l'horreur qu'il ressentait suite au fait de ne pas se comprendre. Adolescent dans l'âme, il voulait à toujours le rester. Que son corps vieillisse, il n'y pouvait que faire, mais son âme, il estimait qu'il avait le contrôle dessus. Cependant, là, elle voulait lui jouer des tours et de très très mauvais tours qui plus est. Parce que le faire se poser des questions existentielles, c'était même plus une blague, c'était de la torture pure et simple selon notre cher Sirius. Le Black pouvait sentir l'alcool en train de se diffuser lentement dans ses veines, sans pour autant qu'il ne se sente ivre. L'alcool lui détendait les muscles, lui faisait ressentir un bien-être inexplicable que seul l'alcool parvenait à lui faire ressentir. Voulant continuer à ressentir cet apaisement, il descendit un nouveau verre, remplissant au passage le verre de son camarade de beuverie. Sirius laissa un nouveau flot de paroles quitter ses lèvres, laissant entrevoir d'autres inquiétudes quant à l'idée d'avoir possiblement une relation sérieuse.

"En plus de ne pas me comprendre et de ne pas vouloir vivre la vie étrange que les questions qui me taraudent me laissent entrevoir. Je sais aussi que je ne veux pas rencontrer quelqu'un qui viendrait bouleverser l'équilibre des maraudeurs et puis je n'ai pas envie d'avoir une relation saine et sérieuse. James, Peter et toi, vous êtes ma famille. James a eu de la chance que Lily accepte le fait que l'on soit tous des animagus non déclarés et que tu sois un lycanthrope au lieu de s'enfuir en courant comme beaucoup auraient pu le faire. Je ne veux pas être une nouvelle fois la source d'incertitude et de malaise pour toi comme avec Servilus, si je venais à amener avec moi une personne ne pouvant comprendre que ta nature lupine ne s'exprime qu'une fois par mois et que le reste du temps, tu es l'homme le plus calme et attachant que je connaisse."

Suite à un aveuglement volontaire, le Black ne se rendait même pas compte, qu'il était en train de faire sa déclaration à demi-mots à son ami. Pour lui, il pensait simplement exprimer le fait que pour lui, les maraudeurs passeraient toujours avant quiconque, même avant l'amour. Sirius avait beau avoir eu la force de rejeter sa famille de sang, de les renier aussi profondément qu'eux-mêmes l'avaient fait. Mais sa famille de coeur, sa vraie famille, celle qu'il avait choisi ou qui l'avait trouvé, personne ne pourrait jamais vraiment savoir, il donnerait tout pour eux, même sa vie. Le brun était même prêt à oublier toutes possibilités de vie amoureuse, uniquement pour les protéger et pour protéger le secret de Moony. Après tout, l'auror ne s'était toujours pas pardonné d'avoir eu ce coup de sang face à Snape lorsqu'ils étaient à Poudlard et de l'avoir poussé sous les griffes et crocs acérés d'un Remus sans aucun contrôle sous lui-même en ce fameux soir de pleine lune. Une culpabilité qu'il porterait sûrement à vie. Sirius se rendit pourtant compte que Remus pourrait prendre ses paroles comme quelques choses de malvenus, les interpréter comme s'il était la cause principale de son manque de vie amoureuse.

"Je ne te rends pas responsable de mon échec volontaire dans ma vie amoureuse, si l'on peut nommer les conquêtes d'un soir vie amoureuse. Je veux simplement dire, que les autres et toi, vous comptez plus pour moi que quiconque, même plus que ma propre vie."

Sirius se sentait simplement lamentable à ce moment-là, comme si Remus ne pouvait pas comprendre ce qu'il venait de dire quelques instants plus tôt. Il choisit donc de boire une gorgée de son verre, plutôt qu'un verre entier en ne regardant pas une seule seconde Moony, se sentant honteux d'avoir pu penser que Remus pouvait mal interpréter ses inquiétudes de le mettre mal à l'aise.

Remus sourit en soupirant à la fois amusé et exaspéré par Sirius. Il avait néanmoins une mine un peu tristounette de le voir comme ça, ça ne lui ressemblait pas et son état d'esprit ne lui remontait guère le moral. Il avait un peu l'impression, depuis le début de la soirée, que Sirius lui disait qu'il ne pourrait jamais l'aimer. Mais il connaissait bien Sirius et il ne serait jamais venu s'installer comme ça chez lui avec une bouteille si c'était pour lui avouer ça. En fin de compte, Sirius n'avait toujours rien remarqué et quelque part c'était à la fois douloureux et rassurant. Il faut dire que la réaction de Sirius est tout sauf certaine et il ne veut pas le perdre.

"Tu sais Pad... Si nous on t'accepte comme ça avec tes défauts et ton immaturité, je suis sûr que tu trouveras quelqu'un qui t'aimera comme ça. T'as pas à changer pour les autres ou pour te conformer à un moule."

Et il l'acceptait comme ça son Sirius. Après tout, lui il avait accepté sans condition sa maladie. Il ne l'avait jamais jugé ou rejeté, il n'avait jamais douté de lui, alors il lui devait bien ça. Il savait que Sirius était comme ça : libre, arrogant, extraverti, sauvage... Si parfois son immaturité énervait Remus, c'est aussi ce qui faisait son charme, c'est ce qui lui plaisait et qui a toujours fait son charisme, le rendant attirant auprès de ces dames, même si aucune de ces prétendantes ne l'auraient vraiment supporté à la longue. Il aimait se dire qu'il était le seul à pouvoir le supporter. Quelqu'un part, James mis à part, c'est le seul qui arrivait à obtenir un minimum de sérieux de sa part. Et puis il arrivait parfois à avoir un minimum d'autorité sur lui, bien que difficilement.

Il était quand même touché que Sirius ne veuille pas bouleverser leur équilibre et leur amitié. Il se sentait à la fois coupable et égoïste d'être heureux qu'il soit seul et qu'il le fasse pour lui, mais il se sentait mal pour ça. Sirius lui avait servit un verre et il se sent obligé de le descendre rapidement. L'alcool n'était pas encore en train d'entamer son côté conscient, mais Sirius lui était déjà un peu plus éméché. Il avait plus bu que lui il faut dire.

"Tu me flattes Sirius, mais tu es bien un des seuls à me voir comme ça. Et c'était il y a longtemps, tu n'as pas voulu ça. Tu as appris depuis, je trouve même que tu t'es assagit après ça."

Remus essayait d'avoir un ton plaisantin, il avait beau être calme et réfléchi, il n'en reste pas moins un Maraudeur et il avait envie de dédramatiser et d'alléger l’atmosphère. Non pas qu'elle était lourde, elle était agréable comme à chaque fois qu'il était avec Sirius. Il avait l'impression de pouvoir parler de tout, et pourtant il ne parlait pas de ce qu'il avait sur le cœur, le plus important pour lui en sommes et avait le sentiment de se fermer de plus en plus, se protégeant lui-même, essayant de ne pas souffrir, il essayait pourtant toujours plus de reste à l'écoute de Sirius, pour ne pas qu'il se rende compte de ses sentiments, il ne voulait pas le perdre, ni parce qu'il lui dit, ni parce qu'il s'éloigne. Et visiblement, Sirius non plus, et ça lui fait chaud au cœur autant que ça le dévaste.

"Oh, Sirius..." Il avait un air à la fois déprimé et plein de tendresse. "Tu ne devrais pas t'en faire pour moi. Tu ne peux pas mettre ton bonheur de côté pour moi. Surtout pas pour moi... Il y a assez de gens qui souffre à cause de ça, alors pas toi... Et pourtant tu sais à quel point c'est réciproque et je ne pense pas m'avancer pour James ou Peter pour dire que pour eux comme pour moi tu est plus important que nos vies, mais ne ruine pas la tienne pour ça. Moi je me suis fait une idée, mais toi tu peux avoir tout ça..."

Sirius n'avait pas le droit de se priver de bonheur pour lui. Déjà que lui savait très bien qu'il n'y aurait jamais droit, mais pas Sirius. Il méritait mieux que ça. Et ça réaction énervait Remus, bien qu'il se montrait plus attristé qu'énervé. Il tenait trop à Sirius pour ça, il aimait trop le voir sourire et lui il était déjà trop perdu pour que Sirius gâche tout pour lui. Pourtant il était quelque peu rassurer que Sirius tienne à lui à ce point, au point de ne pas vouloir le perde lui, c'était un petite lueur d'espoir.

"La personne avec qui tu seras ne devra pas m'aimer moi, mais toi."

Sirius était en train d'éviter le regard de Moony, il se sentait mal à l'aise face à ses propres mots et aussi face au fait qu'il ne se reconnaissait pas lui-même dans son comportement. L'homme était pourtant très serein, alors que son ami prenait la parole. Lui signifiant qu'il n'avait pas besoin de changer pour plaire, du moins, qu'il devait être accepter pour ce qu'il était. Enfin surtout celui qu'il était. L'auror était presque enclin à le croire, mais seulement presque. Toute sa vie, on lui avait répété qu'il allait devoir grandir un jour, même les parents de James avaient voulu les faire mûrir tous les deux. Seulement des deux, seul James avait mûrit d'une certaine manière.

Sirius se perdit quelques secondes dans ses pensées, ses yeux se fixèrent dans le vide. Il se sentait toujours plus calme chez Remus, l'autre maraudeur avait un effet apaisant sur lui, il l'avait toujours eu. Sirius savait aussi que bien que Remus sache le calmer, ce n'était pas pour autant qu'il l'écoutait. La preuve en était de toutes les frasques qu'il avait pu faire à Poudlard, alors que parfois Remus avait tenté de le tempérer. Sirius fut ramené à la réalité lorsque son ami lui fit savoir qu'il devait bien être l'un des seuls à le voir comme il le voyait. Le loup revint ensuite sur leur souvenir commun le plus difficile, celui de la cabane hurlante et il se sentit mal, malgré les mots de son ami. Bien qu'il ait appris de cette erreur, il ne pensait pas s'être assagit, il réfléchissait peut-être juste une demi-seconde de plus avant d'agir et d'exploser de rage en disant tout et n'importe quoi. Le fait d'avoir trahit le secret de Remus et d'avoir failli le rendre coupable d'un meurtre avait eu l'effet d'une honte de choc sur lui. Lui qui se pensait à l'époque aussi loyal que son animagus, avait découvert, que sa loyauté s'arrêtait où commençait la rage aveugle et il s'était promis de ne plus jamais faire une telle faute.

"Je ne changerais pas, Moony, je ne peux pas. Même si j'essayais de changer, j'ai la rébellion dans le sang. C'est à se demander comment je peux être auror, alors que les règles et moi, c'est pas vraiment l'amour fou. J'ai pas besoin de te dire une telle chose, puisque tu sais parfaitement comment je suis."

Sirius prit une simple gorgée de son verre et prit quelques instants pour essayer de formuler sa réponse pour faire comprendre à son ami qu'il n'était pas le seul à penser qu'il était quelqu'un de bien. Mais son ami reprit la parole avant qu'il ne puisse lui dire ce qu'il voulait. Rire c'est tout ce qu'il put faire alors que Remus lui parlait, lui racontait des bêtises, comme qu'il ne devait gâcher son bonheur pour lui et tant d'inepties sur le fait que les gens souffraient de sa condition. Le rire de Sirius se calma lorsque le sujet retourna sur les maraudeurs et leurs liens si profonds entre eux. Après un court silence, Remus reprit, sur ce qui sonna comme une blague pour Sirius, puisque Moony lui affirmait que la personne avec qui il serait, ne devrait pas l'aimer, mais bel et bien aimer Sirius.

"Tu te trompes, Mus. Tu te trompes même complètement sur ton image. Tu es quelqu'un d'attachant, de calme et qui a parfaitement le droit d'avoir une vie heureuse. Et pour moi, si quelqu'un partage un jour ma vie, il est important qu'elle t'accepte et qu'elle t'apprécie et qu'elle accepte ta condition. On sait tout les deux, qu'il est inévitable, si l'on intègre quelqu'un dans notre groupe, que cette personne entrera dans nos secrets. Mon bonheur est dépendant de toi, si je dois choisir entre une relation amoureuse et les maraudeurs ou même et toi, je te choisirais ou je choisirais les maraudeurs. Vous êtes ma famille. Si une personne ne peut pas respecter ma famille, elle n'a rien à faire dans ma vie."

Sirius avait pour une fois un grand sérieux dans sa voix, c'était relativement rare chez lui, mais là, il devait faire comprendre à Remus, que pour lui, sa vie et son bonheur étaient dépendants des maraudeurs. Bien qu'il se pose des tonnes de questions sans en comprendre les raisons, une chose était certaine pour lui, jamais rien ne pourrait l'éloigner des maraudeurs.

"Je comprends pas toutes les questions que je me pose, mais je sais que j'ai des certitudes. Ces questions qui me taraudent n'ont pas de sens pour moi, n'ont pas d'intérêt. Me poser toutes ces questions, c'est complètement irrationnel pour moi. Sérieux, c'est comme si à l'époque, quand on a découvert ton petit problème de fourrure, je m'étais mis à me questionner sur qui tu étais, c'est complètement futile. J'aimerais pouvoir me sortir ces pensées et questions de l'esprit, parce que je suis heureux en vivant la vie que je mène. J'ai mieux qu'un fils, j'ai un filleul, je prends les bons moments et pas les mauvais, j'ai tout ce que j'ai toujours voulu avoir avec vous tous. Et j'ai accès aux plaisirs de la chair, sans en avoir les responsabilités. Que pourrais-je bien vouloir de plus ? "

Et pourtant, malgré toutes ces belles paroles pour positiver sur sa vie, en arrière fond sonore dans son esprit, les questions ne cessaient de raisonner. Lassé et agacé par son propre esprit, Sirius engloutit son verre d'une traite et observa la bouteille sur la table, qui s'avéra bien vide. Sans aucune gêne, il sortit sa baguette et fit venir à lui d'un simple Accio, une nouvelle bouteille de l'un des placards de son ami.

"Rappelles moi de te racheter une bouteille, la prochaine fois que je viendrais."

Bien que sans gêne, le Black connaissait les problèmes d'argent de son ami, dus au fait qu'il ne garde aucun travail très longtemps. Il ne voulait pas être le responsable de tracas financier pour son ami, surtout qu'il savait que le lycanthrope ne viendrait jamais lui demander de l'argent s'il était dans le besoin.

Le regarde de Sirius était fuyant et son silence trahissait son malaise, lui qui était général bavard agité et toujours au centre de toutes les attentions. Là il était discret, mais Remus le laissait se recomposé, il connaissait bien Sirius et ne voulait pas le brusquer, lui qui parlait si peu de ses sentiments ainsi. Ce n'était pas une démarche facile pour le Black, mais avec Remus tout semblait plus facile, au grand damne de Remus. Oui Sirius avait une facilité toute particulière à se confier à lui, mais lui n'arrivait pas à faire de même, il ne pouvait pas parce qu'il se trahirait et risquerait de le perdre. Alors il jouait le jeu. Mais il ne jouait pas quand il laissait Sirius prendre son temps, qu'il l'écoutait et qu'il le laissait s'exprimer sans le juge et en essayant au mieux de l'aider. Il était toujours sincère avec lui.

"J'espère bien que tu ne changeras pas Pad' ! Qu'est-ce qu'on ferait sans notre boute-en-train préféré ?"

Pour Moony, quoi qu'il y paraisse, il espérait bien que Sirius ne changerait pas. Il l'aimait comme ça. Il était un petit rayon de soleil, une énergie et une joie de vivre, ça mettait du baume au cœur à Remus et il avait toujours craint de perdre Sirius et est heureux de l'entendre dire qu'il passe avant le reste, même s'il se sent encore une fois égoïste. Il faut qu'il réconforte Sirius, qu'il le pousse à vivre sa vie, même si c'est sans lui. Le pire c'est que Sirius insiste encore une fois. Il fait passer Remus avant lui. Remus ne sait plus trop où il en est. Il est heureux, mais perdu. Sirius se pose beaucoup de questions et il à l'impression d'être la source de ses problème, ce qui est étrange, surtout qu'il répète ne pas vouloir s'engager, mais personne ne le force à le faire.

"Personne ne t'oblige à t'engager Sirius. Tu te pose trop de questions. Si tu veux rester libre, reste libre, ça te ressemble, si tu penses avoir besoin de quelqu'un, prend ton temps, mais surtout fais moi plaisir et ne te bloques pas pour moi. Tu trouveras quelqu'un Sirius. Si tu en a envie."

Quelqu'un sans problème, quelqu'un d'assez bien pour lui, du point de vu de Remus, personne n'était assez bien pour mériter quelqu'un comme Sirius. Mais il savait aussi que peut arriveraient à le supporter, parce que Sirius était un sacré numéro. En tous cas il espérait que peu de gens le supporteraient. Et si Sirius voulait que cette personne l'accepte lui, Remus craignait que sa quête ne soit vouée à l'échec.

"Je suis sûr que la personne qui partagera ta vie acceptera les Maraudeurs comme ils sont. Parce que qui arrivera à te supporter supportera n'importe quoi !"

Remus essayait de plaisanter un peu, histoire de masqué le fait qu'il était en train de piquer un des plus beaux fars de sa vie. Sirius venait lui dire qu'il était attachant. De quoi ne pas aider sa confusion. Il savait que ça venait de l'alcool, mais il ne pouvait pas s'en empêcher, malgré la barrière et les freins que mettait Sirius, il était heureux de passer du temps avec son ami, mais entendre de telle chose le rendait toujours dingue. Bonheur de courte durée, en tous cas plus ou moins, puisque Sirius rembraye sur sa réticence à s'engager. Remus ne sait pas trop si ça doit le rassurer ou non vu les dernières paroles de Sirius. Si Sirius avait eu la moindre attirance pour lui, la moindre, depuis le temps, Remus l'aurait su. Connaissant Sirius, son coté volage et sa légèreté, sa facilité à aller vers le autres et son côté dragueur, il aurait su. Mais il ne peut pas le blâmer pour ça, après tout Remus n'était ni beau, ni facile à vivre, de par sa condition. Le pire étant qu'il dit ouvertement qu'il peut avoir autant d'aventure qu'il veut sans soucis.

"Si tu est heureux comme ça, ne te tourmente pas trop. Pourquoi changer quelque chose quand on est heureux. A moins que tu ait un manque, je ne te comprends pas, ou alors tu ne t'en rends pas compte..."

Remus aussi avec un manque, et il s'appelait Sirius. Depuis presque 20 ans maintenant. Mais à quoi bon. Devant la bouteille vide, Sirius, se sert sans gène chez lui et précise qu'il lui repayera une bouteille.

"T'embêtes pas Sirius. J'ose te rappeler que tu en a déjà ramener une !"

Il s'autorise même un clin d’œil à son ami. Après tout, ils restent complices malgré tout. Il l'observe continuer de boire.

"Ne bois pas trop quand même Pad'."

Il connait bien son ami, mais il n'était pas mal non plus lui-même. Il faut dire que les paroles de Sirius l'ont perturbée un peu. Toutes ses paroles. Celles de ses doutes à s'engagées, comme celles de son envie de faire passer les Maraudeurs, et lui en particulier, avant sa vie personnelle.

Sirius ne pouvait que sourire aux paroles de son ami, un sourire fier. Il savait que sans lui, les maraudeurs ne seraient rien, il était tellement exceptionnel. Du moins, il s'était lui-même persuadé d'être particulièrement indispensable à ses amis. Sirius se sentait toujours autant en confiance face à Remus, il était même plus simple de parler sentiment à Moony qu'à James. Avec James, Sirius prenait plus le côté rigolade, Remus étant plus à l'écoute, il venait vers lui pour les sujets les plus sérieux. Mus lui répétait qu'il n'avait aucun besoin de se caser, surtout s'il voulait rester libre, mais qu'il ne devait pas se bloquer pour lui. Sirius n'avait pour sa part, pas du tout l'impression de se bloquer pour Remus, il ne voulait simplement pas que son futur lui demande de choisir entre ses amis et la personne avec qui il entretiendrait potentiellement une relation. Le brun écouta son ami alors qu'il lui parlait encore de façon rassurante, bien qu'il ne retint pas un bruit faussement outré lorsque le lycanthrope lui dit que si quelqu'un l'acceptait lui, il pouvait accepter n'importe quoi.

"Sous-entends tu, Mus, que je suis particulièrement et parfaitement insupportable ? Si c'est le cas, comment fais-tu pour encore passé du temps avec moi ?"

Sirius avait parfaitement conscience pourtant d'être tout particulièrement insupportable, c'est bien pour cela que l'humour était très présent dans ses paroles lorsqu'il s'était exprimé en regardant son ami. Ses yeux brillaient avec le même humour que celui présent dans sa voix. Il cessa un instant de parler, laissant juste l'atmosphère l'absorber ou était-ce l'alcool qu'il absorbait ? Merlin seul sait ce qu'absorbait réellement le Black en cet instant. En tout cas, il était presque calme sur l'instant, même si intérieurement, il bouillonnait de colère contre lui-même. L'auror revint à la réalité quand Remus lui disait qu'à moins qu'il n'ait un manque, il ne le comprenait pas, sauf s'il n'en avait pas conscience lui-même de ce manque. Sirius prit quelques secondes pour se demander, s'il pouvait inconsciemment avoir un manque.

Tout en y pensant vaguement, Sirius avait fait venir une nouvelle bouteille à lui, venant des placards de son ami. Rapidement, il fit savoir à Mus, qu'il lui devait du coup une bouteille et bien évidemment, le lycanthrope lui dit qu'il n'en avait pas besoin, puisqu'il en avait déjà apporté une. Cette remarque fut suivit d'une demande qu'il ne boive pas trop et Sirius lui lança un regard effronté avant de s'exprimer.

"Ne me dis pas ce que je dois faire, Moony. Je sais quand m'arrêter et même si ce n'était pas le cas, ça ne regarde que moi."

On pouvait sentir dans son ton, le chien en train de grogner pour qu'on le laisse en paix. Loin de l'animal attachant et loyal, mais plus le mauvais côté sauvage de Sirius. Le Black avait beau être une personne aimant rire et s'amuser par dessus tout, il avait toujours eu beaucoup de mal avec les personnes voulant gérer sa vie. En cette instant, il avait l'impression que c'était ce que voulait faire Remus, bien qu'une voix intérieure, lui disait que Remus s'inquiétait uniquement pour lui. Comme pour justifier, qu'il savait quand s'arrêter, Sirius vida une nouvelle fois son verre, avec un sourire satisfait à la fin.

"T'as peut-être raison, c'est peut-être que j'ai un manque et que je n'ai pas conscience d'en avoir un. Cela ne m'explique pas pourquoi je me pose des questions. Moony, je ne me pose jamais de questions, je vis ma vie, riant et m'amusant avant tout. T'es plus le genre de mec à te poser des questions que moi. Sauf que toi, tu t'en poses pas, juste parce que tu penses ne mériter personne pour la simple raison que t'es pas humain une nuit dans le mois."

Sirius s'en voulait presque d'être aussi incisif avec Remus, mais il savait qu'il n'avait pas tort. Il savait bien que son meilleur ami s'interdisait le bonheur simplement parce qu'il était un lycanthrope. Ce que Sirius trouvait tout à fait ridicule et il se disait même que c'était pas lui qui aurait du se poser des questions, mais bien son ami. Pourtant le Black n'était pas plus avancés en piquant l'autre, il se posait toujours autant de questions et n'en avait toujours pas les réponses. Surtout qu'il n'avait pas médité le fait qu'il se voilait peut-être la face sur un possible manque dans sa vie.

"Remus, normalement, tu fais preuve d'intelligence, tu veux pas me dire pourquoi j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre à me poser toutes ces questions sans intérêt ?"

Sirius pensait vraiment son ami capable de répondre à cette question, en fait non, il voulait croire que son ami pourrait répondre à cette question. Qu'il pourrait répondre à toutes les questions pour lesquelles, lui-même ne trouvait rien, rien de cohérent. Cependant, le Black ne tenait pas compte du fait que bien que Remus le connaisse très bien, il n'était pas dans sa tête.

Remus regarde son ami d'un air amusé. Il avait envie de le taquiner, et puis vu le regard malicieux de Sirius, c'était de bonne guerre non ? Même si au fond, de son point de vu, Sirius était loin d'être insupportable, il était même d'excellente compagnie. Mais Remus n'allait pas lui dire directement quand même.

"Je ne sais pas trop Pad, après tout tu sais que je suis quelqu'un de particulièrement patient et compréhensif."

Il lui fait un clin d’œil amical. Il ne répondait pas vraiment à sa question, mais ce n'était pas une vraie question. Ce qui est sûr c'est que Remus ne se lasse pas de passer du temps avec le Black. Il pouvait passer sa vie à le regarder, l'observer, le voir rire, s'enthousiasmer... Même s'il a tendance à prendre des risques et qu'il s'inquiète souvent pour lui, il l'aime aussi comme ça avec son goût du risque. Il prend un air moqueur, se voulant ironique, alors que sur le coup il allait lui dire une vérité qu'il pourrait trouver tragique quelque part.

"Je ne me lasse pas de passer du temps avec un homme aussi séduisant que toi Sirius !"

L'avantage d'être un maraudeur et d'être Remus Lupin, un homme que tout le monde pense sérieux, mais qui est au fond un plaisantin au même titre que le reste du groupe, et surtout de faire ce genre de remarque à quelqu'un comme Sirius, c'est que général, ça allège l'ambiance. Même si c'est quelque par un peu douloureux à dire, ça fait du bien d'avoir cette intimité et cette complicité avec Sirius, en tout cas une relation d'une telle amitié, même si ça ne sera jamais la même que celle que Sirius entretient avec James. Il s'en contente, parce qu'au moins il se sent numéro deux. Et cette relation, ils la gardent même quand Sirius grogne comme un corniaud.

"Bois si tu veux Sirius mais ne baves pas sur mon canapé."

Remus ne pouvait pas s'en empêcher, quand Sirius commençait à grogner, il aimait bien l'énerver un peu plus, mais avec humour et finesse, de toute façon Sirius ne restait jamais longtemps en colère contre lui et il sait très bien qu'il dit ça pour lui.

"Mais sérieux Sirius, tu sais très bien que je dis ça parce que je m'inquiète pour toi. La dernière fois que tu as fini bourré, tu as fini en Padfoot à hurler à en réveiller un fantôme."

Les anecdotes du brun éméchés ne manquaient pas vraiment. Il était encore plus extravagant avec un coup dans le nez, alors que Remus lui, au moins, restait relativement calme et vu son état il aurait probablement du mal à contenir Sirius, puis qu'il avait commencé à boire un peu. Ce qui expliquait sans doute son état beaucoup plus ouvert et plaisantin, mais aussi moins sérieux qu'à son habitude. Heureusement que Remus a toujours eu une certaine contenance.

Et même comme ça, bien évidement qu'il avait raison. Il avait très souvent raison. C'est d'ailleurs quelque chose qui est resté relativement stable chez les Maraudeurs. Remus est souvent la voix de la sagesse et de la raison et il le sait quelque part. Et pourtant il se trouve assez peu sage d'avoir autant de sentiment pour Sirius. Il ne devrait pas. Ce dernier pense d'ailleurs que Remus ne se pose pas de questions. Si seulement. Sirius ne se rend pas compte.

"Bien sûr que j'ai raison Pad'. J'ai toujours raison tu le sais bien !" Il souriait pleinement à son ami, à la fois avec malice et se voulant rassurant. "Ne t'inquiètes pas, c'est normal de se poser des questions. Même pour toi. Moi aussi je m'en pose rassures-toi. C'est même plutôt rassurant que tu t'en pose, ça veut dire que t'es prêt à frangin un cap. Qui sait, tu vas peut-être pouvoir être vraiment comblé après ça ?"

Sirius oui, Remus moins sûr. Le jour où Sirius sera posé, Moony va sans doute super mal à le vivre, ça va sans doute lui briser le cœur. Mais pour Sirius il pourrait surmonter ça. Enfin il l'espérait. Et il espérait que Sirius trouverait ce qu'il cherche.

"Et je suis intelligent peut-être, mais toi aussi et tu finira pas comprendre toi-même. Et puis, je ne suis pas dans ta tête. J'ai déjà du mal avec ce qu'il y a dans ma tête."

Pas là il pensait bien sûr au loup en lui, mais aussi à ses sentiments conflictuels. Il espérait d'ailleurs que Sirius n'allait jamais aborder le sujet de ses sentiments à lui. Parce que tourner autour du sujet allait être compliqué et Sirius allait voir qu'il évitait les réponses et qu'il lui cachait des choses, même à moitié saoul et perdre sa relation avec Sirius serait sans doute la pire des choses qui pourraient se passer...

Sirius avait toujours son regard malicieux et un petit sourire taquin sur le visage. C'était assez naturel chez lui comme expression du visage et il n'avait pas le désir d'en changer. Surtout que là, avec l'alcool circulant dans ses veines, il était d'autant plus enclin à faire des plaisanteries. Pourtant c'est Remus qui attaqua pour le coup, sans pour autant répondre à sa question première sur le fait qu'il était insupportable. Le Black eut même droit à un clin d'oeil complice de son ami.

"Ainsi, il faut être particulièrement patient et compréhensif pour me supporter. Je devrais peut-être te draguer pour voir si ça fonctionnerait entre nous."

Sirius avait un grand sourire sur le visage, il ne disait pas cela sérieusement. Remus comme lui, savaient qu'il ne s'était jamais déclaré à James pour ne pas briser les liens qui les unissaient et qu'il ne voyaient Remus que comme un ami. Du moins, son conscient le voyait uniquement comme un ami, son subconscient était sûrement en train de lui expliquer que le loup lui plaisait plus qu'il ne voulait le croire. Les paroles de Remus ne firent qu'allonger le sourire de Sirius.

"Tout le monde sait que je suis le plus séduisant des Maraudeurs, même si je laisse croire à James que c'est lui."

L'arrogance du Black venait de s'exprimer, mais il le pensait vraiment. Dans le groupe chacun avait ses qualités principales et le Black savait que c'était sa beauté qui faisait beaucoup pour lui. L'homme avait toujours un sourire taquin sur le visage, mais il ne faisait que s'étendre de secondes en secondes, alors qu'il se mit à jouer avec son verre, qu'il avait finalement gardé en main après l'avoir descendu suite aux paroles de son ami, lui demandant de ne pas trop boire. Toujours vexé et après l'avoir fait remarquer au loup, il était heureux de ne pas avoir de liquide en bouche lorsque l'autre lui demanda de ne pas baver sur son canapé.

"Je ne bave pas, Mus, je suis pas un saint-bernard."

Le Black était un peu vexé d'entendre son ami lui interdire de baver sur son canapé. Comme s'il avait ne serait-ce qu'un jour bavé sur le canapé de quiconque. Le lycanthrope poursuivit, en lui rappelant la dernière soirée où il avait été bourré. Sirius n'avait pas honte d'avoir fini en Pad et d'avoir hurlé à en réveiller les morts. En y repensant, il trouvait même cela plutôt marrant.

"C'était amusant!"

L'auror se souvenait que vaguement de cette nuit-là, mais les souvenirs qu'il en gardait étaient sommes toute cool. De plus, Sirius savait que lorsqu'il était bourré, c'était le côté amusant de sa personnalité qui parlait. Il ne pouvait s'en empêcher et il préférait de loin être un joyeux luron plutôt que de devenir agressif ou aigri dès qu'il avait picolé. C'était sûrement pour ça d'ailleurs qu'il n'avait pas peur de boire, il avait l'alcool joyeux. Pensant à cela, il but quelques gorgées de son verre. L'homme savait aussi que comme son ami avait lui aussi commencé à boire, la soirée promettait d'être intéressante et il en jubilait d'impatience. Un Remus éméché était un spectacle intéressant. Remus avait d'ailleurs poursuivit ses paroles, répondant aux demandes de son ami. Sirius finit son verre en entendant son ami lui dire qu'il venait peut-être de franchir un cap, autant dire que ces simples mots faisaient peur à Sirius.

"Je veux pas franchir un cap. Tu te poses aussi des questions ? Toi, quels genres de questions peuvent bien te traverser l'esprit ?"

Sirius était vraiment loin de s'imaginer que son ami pouvait lui aussi se poser des questions. Du moins, il pensait bien que son ami s'en posait sur son avenir, sur son emploi, sur les droits des lycanthropes. Mais il avait toujours imaginé que Remus s'en posait moins, vivant sa maladie comme une fatalité sans solution, sans possibilité de guérison. Son camarade finit par lui faire remarquer qu'il était lui aussi intelligent et qu'il finirait par trouver les réponses.

"Je sais que je suis intelligent, Moony, mais j'ai pas vraiment envie d'avoir les réponses je crois."

Sirius n'avait pas honte d'avouer, qu'une part de lui-même n'avait pas envie d'avoir les réponses aux questions qu'il se posait. Il aurait aimé que Remus soit un peu dans sa tête pour l'aider à trouver les réponses, sans pour autant en avoir envie, puisqu'il n'avait pas envie d'avoir toutes les réponses. L'animagus observa son verre à moitié vide et le finit sans même y réfléchir avant de se resservir. Il sentait l'alcool se diffuser dans son sang, l'alcool qu'il avait déjà absorbé avant ce verre. Le brun savait qu'il commençait à avoir un bon coup dans le nez, mais il s'en fichait, il avait envie de profiter en toute insouciance de cette soirée.

Remus rit de bon cœur aux paroles du Black. Qui sait ? En tout cas lui il aimerait bien que Sirius essaye de le draguer. Il avait peur des conséquences su ça ne fonctionnait pas, mais il serait sans doute le plus heureux des hommes si l'amour de sa vie se déclarait à lui.

"Essayes Pad, essaye ! qui suis-je pour t'en empêcher ? Tu en fais toujours qu'à ta tête ? Et qui sait, si ça se trouve moi aussi je pourrais te draguer."

Il essayait d'imiter le regard langoureux de Sirius, non pas sans une pointe de moquerie. Il ponctue son imitation par un large sourire. Il ne lui avouerait jamais directement, pas cette manière détourner de dire les choses à demi-mots lui faisait du bien. C'était étrange et ça ne faisait pas tout, mais ça le déchargeait un peu du poids de ses sentiments enfouis. Mais Moony était d'accord sur un point avec son ami : c'était de loin le plus séduisant et charismatique de la bande.

"Oublies James, il n'y connait rien. C'est clairement toi le plus sexy de la bande Sir'"

Il le pensait mais avec quand même son air malicieux qui pouvait faire penser qu'il se moquait de lui. Sur ces belles paroles, bien difficiles à dire avec la sincérité qu'il aimerait, il marque une pose, regardant un peu dans le vide, toujours un sourire aux lèvres, le genre qu'il ne pouvait pas effacer fasse à Sirius, et descend finalement son verre d'une traite. Il est reconnaissant d'avoir fini d'avaler le liquide quand Sirius annonce ne pas être un saint-bernard avec son air offusqué.

"Je t'en prie Sirius, on ne sait pas de quoi un Padfoot alcoolisé est capable ! D'ailleurs, je crois que les voisins n'ont pas trouvé ça amusant du tout !"

Il plaisantait et ne lui reprochait rien malgré les circonstances. Il doit avouer que oui, il avait trouvé ça amusant. Mais Sirius s'engage dans une conversation qui plait moins à Remus et le met un peu mal à l'aise, il regarde un peu aux alentours, incertain. Il ne voulait pas vraiment répondre à cette question.

"On se pose tous des questions je... je ne fais pas exception à la règle..."

Il était un peu embarrassé, mais essayé de garder la tête froide, c'est pourquoi qu'il descend un nouveau verre. Avec un peu de chance Sirius allait changer de sujet et Remus n’allait pas devoir tourner autour du pot et chercher des excuses pour ne pas lui avouer ses sentiments, même s’il pourrait mettre ça sur le coup de l’alcool, mais pour ça il va lui falloir un peu plus de verres. C’est donc là-dessus qu’il remplit de nouveau les verres vides. Pour une fois que c’est Remus… son comportement serait presque étrange s’il ne voulait pas oublier cette conversation. Après cette pause silencieuse il répond tout de même à Sirius un peu préoccupé.

"C'est sans importance."

En fait si, c'est très important, mais Remus n'avait pas envie d'en parler, ou plutôt il en mourrait d'envie, mais il avait trop peur d'aborder ce sujet et surtout pas ce soir. Il préférait boire et être d'humeur joueuse, plutôt que de parler de ça et de rentrer en son fort intérieur pour déterrer des sentiments pas si enfouie et faire surgir des révélations après si longtemps. Finalement il lui aura menti pendant vraiment trop longtemps et il continuera de le faire. Après presque 20 ans. La suite de la conversation est donc bien plus agréable pour lui, même si ce n'est pas sûr pour Sirius. C'est toujours plus dur de parler de soi que des autres, mais ça c'est parce que Sirius ne sait pas ce que Remus à sur le cœur, sinon il ne penserait pas ça.

"Ce n'est pas parce que tu es brillant que tu à forcément envie de savoir. Mais si tu pense ne pas vouloir savoir, c'est que tu dois avoir une idée et que ça ne te plait pas ? On est pas obligé d'en parler plus que ça, si tu n'en as pas envie, mais reste pas renfermer comme ça. Tu sais bien que je suis là si t'as besoin ?"

Et il sera toujours là. Quoi qu'il arrive, il restera toujours là pour Sirius et ce n'est pas prêt de changer. Remus était à la fois curieux de savoir ce qui pesait autant sur le moral de son ami, mais il respectait son intimité. Et puis il avait un peu peur lui aussi d'avoir les réponses.

Sirius ne put s'empêcher de sourire lorsque Remus lui dit qu'il pouvait toujours essayer. Comme s'il allait essayer de le draguer, il n'avait même pas fait ça avec James lorsqu'il en était amoureux, alors avec Moony pour qui il ne ressentait rien. Bon Moony n'avait pas tort, s'il l'avait voulu, rien n'aurait pu l'empêcher de le faire.

"Qui sait, je pourrais bien essayer Moony, mais toi, non tu ne le ferais pas. Tu n'es pas le genre à draguer n'importe qui juste pour t'amuser."

L'imitation de son regard langoureux sur le visage de Remus était assez amusant. Sirius trouvait cela marrant, parce que personne ne pouvait le faire aussi bien que lui. Cependant, il saluait l'essai de son ami. Il se mit à sourire de façon très amusé, lorsque soudain Remus rebondit sur d'autres paroles que l'auror avait énoncé et Sirius sourit à ses mots, puisqu'il lui avouait qu'il était le plus séduisant du groupe.

"Je sais bien que James y connaît rien, il n'a jamais vu toute ma magnificence. Merci de ce compliment, Moony, si tu continues comme ça, je vais commencer à croire que tu es gay et que le merveilleux Sirius Black pourrait te faire rêver."

Sirius avait un très grand sourire en disant cela, il aimait beaucoup taquiner son camarade. Surtout qu'il ne connaissait rien de la vie privée de son ami, il ne lui connaissait même pas une seule conquête ou histoire. Comme si la vie intime de Moony était un grand vide. Le Black remarqua que son ami regardait dans le vide, mais fit comme si de rien n'était, continuant sur sa lancée avant que Remus ne lui réponde en reparlant de la dernière soirée de beuverie du Black.

"On sait que bourré, je suis capable de hurler en étant en Pad, c'est déjà pas mal. Ensuite, les voisins je m'en fous, moi j'ai trouvé ça super cool."

Sirius avait très envie de rire en repensant à cette soirée, mais au lieu de ça, il choisit de rebondir sur un sujet plus sérieux. Sirius voulait savoir s'il était vraiment le seul à se noyer dans des questions sans réponses ou dont il ne voulait pas connaître les réponses. La réponse de son ami fut évasive, comme souvent, le lycanthrope ne se confiait pas facilement, il était plus secret avec lui en tout cas, peut-être que Remus l'était moins avec d'autres personnes, mais ça Sirius ne le savait pas.

"C'est pas une réponse, ça Mus, c'est une sortie de secours de me dire que tout le monde se pose des questions."

C'était presque vexant du point de vue de Sirius que Remus ne veuille pas répondre à la dernière partie de ses interrogations. A savoir sur quel genre de sujets, le lycanthrope se posait des questions. Le Black pensait qu'en ayant des informations sur les sujets inquiétant son ami, il comprendrait peut-être mieux les questions qu'il se posait. Il se disait aussi peut-être des réponses lui viendraient à ses questions s'il parvenait à comprendre mieux ce qui pouvait se passer dans la tête d'un autre. Remus se contenta de remplir leurs deux verres vides, puis un silence et finalement, il lui lâcha que c'était sans importance. Comment pouvait-ce être sans importance ? Sirius ne comprenait pas comment il était possible de considérer des questionnements internes comme sans importance.

"Ca ne peut pas être sans importance, tu sais, tu peux me dire que tu n'as pas envie de m'en parler, plutôt que de jouer celui qui ne se soucie de rien. C'est pas un rôle qui te convient, c'est le mien, celui du je m'en fous de tout et j'avance au jour le jour sans réfléchir."

Sirius avait mit tout son humour dans ces paroles, il ne voulait pas vexer l'homme assis à ses côtés. Cependant, il était assez vieux pour comprendre qu'on ne puisse pas vouloir parler de certaines choses, même à des amis proches. Il était même bien placé pour ça depuis son adolescence. Jamais il n'avait eu l'envie de parler de ses sentiments à James par exemple, il avait beau l'apprécier, il était plus enclin à le faire auprès de Remus, qui pour ces conversations, lui semblait de bien meilleur conseil et plus ouvert à l'écouter. Sirius se contenta de boire son verre d'une traite, il avait peur de dire une bêtise s'il continuait à parler. Remus reprit la conversation en la centrant de nouveau sur Sirius et le brun en aurait presque soupiré.

"Je sais que tu es là, si j'ai besoin, c'est pour ça que je suis là, passer une bonne soirée et oublier, même si j'ai essayé de trouver des réponses chez toi. Tu crois vraiment que ça me plaît, de m'inquiéter avec des questions sur l'engagement, alors que je suis fermement contre ?"

Involontairement, le Black avait été un peu agressif sur les dernières paroles, mais c'était destinée à lui-même et non pas envers Remus. Il s'en voulait de ne pas comprendre son propre esprit et il se demandait pourquoi il était venu emmerder Remus avec ses problèmes. C'était pas comme si l'homme chez qui il était n'avait pas déjà assez de problème lui-même et des problèmes bien plus important que les siens, comme trouver un emploi fixe ou peut-être trouver quelqu'un avec qui faire sa vie, bien que Sirius ne savait rien de cette seconde possibilité.

"En fait, Moon, t'as un job en ce moment ?"

La question n'avait aucun rapport avec ce qu'ils s'étaient dit plus tôt, mais ça avait un très grand lien avec les pensées que venait d'avoir Sirius. En général, c'était dans les premières nouvelles qu'il demandait à son ami en arrivant, comment se passait le travail, s'il en avait un et tant d'autres choses. Aujourd'hui, Sirius savait qu'il avait manqué de politesse, alors que Remus lui ouvrait toujours sa porte avec plaisir.

Remus sourit à Sirius. Draguer n'importe qui non, mais Sirius Black, le tombeur de Poudlard, le beau brun ténébreux charismatique et atrocement inaccessible. Le beau gosse par excellence, mais aussi une personnalité des plus attachantes, un cœur immense malgré une attitude désinvolte, c'était son Sirius, enfin il aurait aimé... Alors oui, il aurait vraiment aimé que Sirius essaye, mais il pouvait bien rêver. C'est d'ailleurs clairement ce que Sirius sous-entendait.

"Qui sait ? Je pourrais avoir envie que tu essayes. Et puis, tu n'es pas n'importe qui Sirius !"

Qui ne tente rien n'a rien, même si c'est sur le thème de l'humour, avec l'alcool, Remus se sent un peu plus libre, mais il sent aussi qu'il va finir par dire une bêtise. En tous cas si là Sirius ne capte rien, c'est qu'il est vraiment aveugle ou vraiment pas intéressé le moins du monde. Et visiblement il n'a aucune idée des sentiments de Remus.

"Tu vois, même toi tu commences à le croire que je craque pour toi Pad' !"

Et voilà, Remus commence vraiment à ce mettre dedans. Heureusement que dans la conversation ça devrait passer inaperçu et même Sirius peut mettre le rouge des joues de Remus sur le compte de l'alcool. Et en parlant d'alcool, oui c'est vraiment que bourré Sirius est un grand comique, et Remus est encore plus affectueux et malicieux que d'habitude, ce qui en soit n'est pas particulièrement difficile, puisqu'il est d'ordinaire plus sage et discret, même s'il ne rate jamais une occasion de charrier ses amis, surtout les plus fiers du groupe, soit Sirius en tête, suivit de James.

Mais la conversation se recentre finalement sur lui et son évasion à la question de son ami. Sirius n'est pas dupe, et encore moins stupide, mais il est aussi très attentionné et compréhensif. Du coup en plus d'être embarrassé, Remus se sent un peu coupable. Il est vraiment stupide et marque un temps d'hésitation assez conséquent, ne sachant trop quoi lui dire. Il fini un nouveau verre pour se donner du courage et reprend prudemment sa réponse à la question de Sirius.

"Excuses-moi Sirius. T'as raison je ne devrais pas." Il marque une pose avec hésitation, essayant de réfléchir au mieux à ses mots vu son état de non sobriété. "C'est juste que... En fait ce n'est pas que je ne veux pas en parler, c'est que je n'ai pas encore trouvé le bon moment et la bonne manière je suppose... Comme toi tu n'as jamais rien dis à James, il y a des choses qu'on garde pour nous, même si on les comprend, on s'interroge quand même... Enfin... Je vois ce que je veux dire..."

Il n'a pas trouvé le bon moment, mais pourtant il vient presque de lui avouer. Il soupire longuement pour se calmer après sa tirage, fuyant le regard de Sirius, pourtant compréhensif, il n'était pas mal à l'aise près de Sirius, mais espérait que ça réaction ne serait pas mauvaise face à ça. Il lui dirait peut-être plus clairement un jour. Alors oui, ce n'est pas sans importance, mais en parler était trop compliqué. Alors oui ce n'était pas une réponse, mais au moins il avait donné une explication. Et il était heureux que le sujet repasse finalement et enfin à Sirius. Parce que ça faisait longtemps.

Sirius s'énerve finalement contre lui-même et Remus pose simplement sa main sur son épaule pour lui apporter son soutient. Il n'aimait pas voir Sirius comme ça.

"T'es trop dur avec toi-même Sirius..."

Après un petit moment de silence confortable, Sirius, sortant visiblement de ses pensées, rebondi sur un sujet qui semble n'avait aucun rapport. Remus réagit, il a du mal à se remettre dans la conversation et réalise que Sirius lui demande des nouvelles. Arrêtant de faire l'égoïste, pourtant Remus ne lui en veut pas, il est venu parce qu'il avait besoin de lui, il avait besoin de parler, alors Remus était à l'écoute, comme toujours.

"Oh... Disons que pour l'instant c'est un peu vide. Mais peut important, c'est la vie tu sais."

Il avait l'habitude, la stabilité n'avait jamais été une part importante de sa vie. La plus grande stabilité qu'il n'a jamais eu est son amitié avec les Maraudeurs, et il n'a jamais eu aussi peur de perdre quelque chose à ce point et il a peur de perdre Sirius en particulier.

Sirius ne put s'empêcher de sourire fièrement à la réponse de son ami à sa boutade. Ainsi donc, selon le loup-garou, il n'était pas n'importe qui. Cependant, ne pas être n'importe qui, ne voulait pas non plus signifier qu'il était le genre de personne que Remus pouvait vouloir draguer. Encore aurait-il fallut que Sirius sache quel genre pouvait intéresser son voisin de canapé. Après tout, il ne connaissait rien de l'orientation de son ami.

"Peu probable, être dragué par moi, je sais que c'est succulent, mais c'est pas ce qui nous aiderait tous les deux à faire perdurer notre amitié. Bien évidemment, Moony, je ne suis pas n'importe qui, je suis Sirius Black, tombeur de ses dames et ses messieurs depuis Poudlard, qui ne rêverait pas de passer une nuit en ma compagnie."

Sirius était d'humeur à la blague maintenant qu'il avait bien bu et que l'alcool s'était parfaitement diffusé dans son sang et surtout son esprit. Pourtant le Black avait l'esprit clair, du moins l'impression de l'avoir. Sirius avait continué sur sa lancée et Remus lui répondait joyeusement sur le même ton de la rigolade que lui-même utilisait.

"Bien sur que je commence et que j'y crois, qui ne craquerais pas pour moi ? Je suis la perfection incarnée, tout le monde craque pour moi."

Bien que Sirius savait que ce n'était pas vrai, il était même plutôt heureux que certaines personnes ne craquent pas pour lui, comme Snivellus ou Peter. Il n'aurait pas supporter de voir l'un de ses deux là craquer pour lui. Fut un temps, il aurait aimé que James craque pour lui, mais ça n'était jamais arrivé et aujourd'hui, il en était même satisfait. Pour Remus, il n'était pas certains de comment il réagirait, s'il s'avérait que son ami craquait pour lui. Il balaya cette idée de son esprit rapidement, c'était impossible que cela arrive un jour. Sirius était sûrement le seul des maraudeurs à être assez idiot pour avoir des sentiments pour un de ses meilleurs amis.

Sirius recentra la conversation sur son ami, qui plus tôt avait trouvé une porte de sortie pour éviter sa question, ce qu'il avait fait remarquer. Il savait que son ami, comprendrait qu'il n'était pas celui à qui il pouvait faire ça. Il pouvait jouer la comédie à qui il voulait, mais pas à quelqu'un qui le connaissait depuis si longtemps et surtout qui avait appris son secret en deuxième année. Quelqu'un qui depuis longtemps avait appris à reconnaître le caractère de son ami et donc sa façon d'agir et de parler. Pour se faire pardonner, Remus tenta de lui répondre à sa question, mais la réponse était très décousu et Sirius ne comprit pas tout.

"Oui en fait, tu sais que t'as un truc en tête mais t'as pas envie d'en parler. Pour ce qui est de James, j'ai mes raisons de ne jamais lui en avoir parlé et puis aujourd'hui, ça ne sert plus à rien, puisque ce n'est plus d'actualité. Je vais pas aller gâcher nos souvenirs avec une histoire me semblant bien ancienne."

Sirius n'avait pas tout compris, mais pensait clairement que les sentiments qu'il avait ressenti pour James n'avaient rien à voir avec ce que Moony pouvait avoir sur le coeur. Après tout, il lui aurait dit, s'il avait quelqu'un dans sa vie. S'il avait envie de construire quelque chose avec une femme ou un homme. Sirius savait qu'il était sûrement loin d'être de très bon conseils en matière de relation amoureuse stable et durable, mais il aurait fait un effort pour aider Remus s'il était dans ce cas.

Faisant fi de ses questionnements intérieurs sur Remus, Sirius poursuivit la conversation où elle en était. C'est à dire sur le fait que Remus tentait de l'aider et que lui était en train de grogner après lui-même de ne pas se comprendre. Ceux à quoi il fut surpris d'entendre Mus lui dire qu'il était trop dur avec lui-même. Sirius trouvait que c'était loin d'être le cas. Il se sentait surtout très con de se poser tant de questions sur l'engagement alors qu'il était contre l'idée de s'engager. Même l'idée de retomber amoureux lui faisait peur. Sirius ne voulait pas répondre à Remus et se contenta d'ignorer ce qu'il venait de dire, pour lui demander s'il avait du travail en ce moment.

La réponse de son camarade ne l'étonna pas vraiment, il n'avait pas de travail et lui disait qu'en ce moment c'était un peu vide. Sirius masqua son inquiétude derrière un masque amusé et vint poser sa main sur l'épaule de son ami pour lui faire savoir qu'il était là s'il avait besoin et qu'il le soutenait. Seulement, Remus était pas de ceux à aimer qu'on l'aide lorsqu'il n'avait pas d'emploi et parfois Sirius usait de stratagème pour l'aider discrètement.

"Tu finiras par trouver et trouver un poste auquel tu pourras rester, Remus, j'en suis sur. Essayes de garder un boulot au lieu de craindre que ta maladie soit découverte. Et tu sais, si tu as besoin de quoi que ce soit, je peux t'aider."

Sirius savait que malgré la proposition, il faudrait que Remus soit vraiment au bord du gouffre pour qu'il lui demande quoi que ce soit. L'auror avait beau essayer de lui faire comprendre que c'était pas par pitié qu'il lui proposait, Moony était trop fier pour oser demander quoi que ce soit. Il lui tirait son chapeau pour ça, mais qu'est ce qu'il pouvait être tête de mule quand il le voulait le Moony alors que tous avaient proposés à un moment où à un autre de l'aider.

Succulent, ça Remus ne le savait pas. Il aimerait bien, mais ce n'est pas au programme. Il était d'accord avec Sirius, briser leur amitié serait la pire chose qui puisse arriver, même si ça n'empêche pas la douleur à chaque fois qu'il croise le regard de Sirius ou qu'il le voit avec des femmes ou des hommes, qu'il entend ses histoires ou qu'il lui dit qu'il ne veut pas s'engager ou pas essayer de le draguer de peur de le perdre. Sans doute une peur qui bloque des deux côtés, sauf que Remus sait pertinemment qu'il a des sentiments, il ne peut pas blâmer Sirius s'il ne voulait pas essayer, il a déjà eu ces déboires là avec James. Remus connait bien ça, sauf que lui il n'arrive pas à passer à autre chose. Il essaye de rester positif et faire bonne figure, malgré la douleur apparente sur son visage, il garde le sourire, tentant de rester sur le ton de la plaisanterie. Cette soirée promet d'être longue et compliqué pour Remus, mais qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour Sirius. D'ailleurs, lui-même rêverait d'une nuit en son compagnie.

"Tu as sans doute raison Pad'. Comme souvent. Enfin quand ce n'est pas moi qui ai raison." Il rit un peu essayant de se détendre un peu et de faire bonne figure, espérant que Sirius ne remarque rien. "Tu es l'homme idéal Sirius Black, l'homme idéal !"

Il essayant d'avoir un ton plaisantin, mais sa dernière phrase sonnait plus sérieux et sincère, même s'il essayant de masqué son état d'esprit. Après tout, lui le premier avait craqué pour lui. Voilà des années qu'il avait ça sur le cœur, il était persuadé que le sien allait finir par lâcher et ça commençait vraiment à le peser. C'était compliquer pour lui et si Sirius avait passé le cap par rapport à James, lui n'y arrivait pas. Parce que Sirius reste Sirius.

En parlant de James, le Black rebondi sur son ancien amour, disant que ressortir de vieux dossier aussi important que ceux là n'est pas une bonne idée. Remus se demande quand même s'il ne devrait pas lui en parler un jour, même si ce n'est que le mentionner. Il se dit ça parce qu'il a lui même l'impression de mentir à Sirius.

"Et toi Sirius, si quelqu'un de proche de toi t'aimais, tu n'aimerais pas le savoir ? Tu n'as jamais eu l'impression de mentir à James ou de ne pas être honnête avec lui ?"

C'était une question de manière détourné, il se confiait indirectement, posant en réalité la question pour lui-même, espérant que Sirius ne le prenne pas pour lui. Il ne lui faisait aucun reproche, c'était une véritable question importante pour lui. Il espérait juste que Sirius allait lui répondre, même s'il n'était pas obligé de le faire. Il avait fait beaucoup de confession indirecte en très peu de temps, à peine une heure.

Il remercie le silence de son ami, qui n'insiste pas pour avoir des détails. Il les aura peut-être un jour. Qui sait. Mais il sourit à son ami avec soulagement, reconnaissant de ne pas insisté. C'était tout Sirius. Il n'avait jamais vraiment aimé mettre Remus mal à l'aise. C'était vraiment quelqu'un de bien et un ami irremplaçable. Toutes ses qualités faisaient oubliées tous ses défauts et son immaturité. Ce n'était rien à côté de son sourire chaleureux et de sa bienveillance. C'est peut-être aussi pour ça que Remus se sentait aussi bien avec Sirius, même s'il ne pouvait pas se confier à lui, mais c'était plus parce que ses confessions le concernaient, sinon il se serait sans doute plus volontiers confié. Pourtant, de prime abord, Sirius n'était pas vraiment le type de personne à qui on avait le réflexe de se confier. Sirius a toujours été un soutient pour lui, et encore une fois il essaye de lui remonter le moral et le poids confortable de sa main sur son épaule lui remonte le moral et l'aide considérablement à se détendre, comme si ça magie se rependait comme de l'endorphine. Remus retrouve son sourire et son calme.

"C'est gentil Sirius. Je sais que je peux compter sur toi ! J'ai toujours pu."

Il savait que Sirius serait toujours là pour lui. Ses mots lui remontent le moral et lui redonne de l'espoir et l'envie d'essayer, de ne pas se laisser abattre. Il aimerait vraiment que ça situation s'arrange malgré sa lycanthropie. Il est extrêmement fier et heureux d'avoir des amis comme les Maraudeurs qui l'ont accepté comme il est et ça c'est le plus beau cadeau qu'ils n'auraient jamais pu lui faire et il leur en sera à tous extrêmement reconnaissant pour ça.

"Je ne sais pas ce que je ferais sans toi Sirius. Toi et les Maraudeurs bien sûr  !"

Il a beau être dans un cercle vicieux, il n'est pas aussi malheureux qu'il avait envisagé sa vie avant de rencontrer ses amis. Ils lui ont offert un petit peu de bonheur et d'espoir dans sa vie si compliqué. Il sait aussi une chose, lancer un patronus devant Sirius n'est pas envisageable, déjà en cours à Poudlard il avait fait en sorte de ne pas réellement lancer son réel patronus. Il l'avait gardé pour lui de peur de sa force réelle et après quelques essais, c'était bien ce qu'il craignait. Son patronus était bien ce que certains appelleraient un sinitros, pour lui son patronus n'était non pas moins que le portrait de Padfoot. Il le connaissait mais n'osait pas le montrer au grand jour, parce que ce serait une véritable déclaration. Remus ne voulait pas courir ce risque.

Sirius était un peu soulagé depuis qu'il parlait avec Remus, il savait qu'il passait toujours de bons moments en sa compagnie. Remus avait le don de lui faire monter le moral en flèche. Sûrement le calme qu'il dégageait, tout l'inverse de Sirius en sommes. Le ton était passé à l'humour et cela avait du bon, faisait un grand bien à Sirius. C'était peut-être lui qui avait instillé la conversation sérieuse, mais il n'aimait pas particulièrement cela. Le choix de se tourner vers Remus, était aussi pour cette raison, avec le lycanthrope normalement, il pouvait rester sur une conversation sérieuse, mais l'alcool ne les aidait pas pour ça et l'humour avait cédé la place au sérieux. Remus était d'ailleurs en train de lui assurer qu'il était bien l'homme idéal, après lui avoir dit qu'il avait raison quand ce n'était pas le loup qui avait raison.

"Je sais que je suis toujours le second à avoir raison. Je sais, je sais, je suis parfait."

L'humour était très présent dans ses mots, surtout qu'il ne se pensait pas être celui ayant toujours raison après Remus. Après tout, il n'était pas connu pour avoir raison, il était surtout connu pour causer toutes sortes de problèmes, mais sans créer de danger. Il avait trop bien retenue la seule fois où il avait failli mettre deux vies en périls, il ne voulait pas recommencer. Dans la conversation, il avait reparlé de son ancien amour pour James et là, le Black était surpris des questions de Remus. Il ne s'attendait pas à ce que son ami lui pose ce genre de questions un jour, mais il prit le temps de réfléchir un peu à la réponse, l'alcool ne l'aidant pas du tout à avoir les idées claires.

"Je pense que je n'aimerais pas le savoir. Je n'arriverais pas à savoir comment me comporter si j'apprenais que quelqu'un qui m'est proche à des sentiments pour moi. Tu sais, je n'aime pas marcher sur des oeufs, j'aurai peur de donner à cette personne de faux espoirs ou d'agir d'une façon laissant penser que je suis intéressé alors que ce n'est pas le cas."

Le sérieux était très présent dans le voix de Sirius. En fait, il avait déjà réfléchit à tout ça bien des années auparavant, quand il était amoureux de James. Il savait pourquoi il ne lui en avait jamais parlé, il n'avait pas voulu vivre de malaise avec lui ou encore voir le regard de son meilleur ami changer sur lui. A l'époque, il n'était pas uniquement inquiet d'avouer à James ses sentiments, mais en plus, il lui aurait fallu annoncer à son meilleur ami, qu'il était bisexuel et il n'avait pas vraiment d'idée de l'opinion de James sur la question. Aujourd'hui, il savait que James s'en fichait pas mal de son orientation sexuelle, mais il ne voyait aucun intérêt de lui avouer un passé bien enfoui pour changer les choses entre eux.

"Au début, j'ai eu la sensation de lui mentir, c'est vrai, mais il ne m'a jamais posé la question, alors est-ce réellement du mensonge ? Et si je lui avais dit, je n'avais pas envie de croiser chaque jour un regard différent, de voir du malaise naître entre nous ou même de la haine. A l'époque, je n'avais pas de conquêtes, puisque je n'en ressentais pas l'envie et je ne savais même pas ce que pourrait dire James quand au fait que j'étais pas hétéro. Enfin bref et aujourd'hui, je ne vois pas l'intérêt de lui balancer en pleine face, James, tu sais que j'étais amoureux de toi à Poudlard. En plus je devrais répondre à trop de questions qu'il pourrait se poser sur notre passé à Poudlard. Alors non, je n'ai pas menti à James, j'ai juste gardé un secret pour moi, tu es le seul à savoir que j'ai eu des sentiments pour lui et tu seras sûrement à jamais le seul."

Sirius n'appréciait pas de faire remonter ce genre de souvenirs de Poudlard. Il se servit un verre et le descendit d'une traite. Pas qu'il avait mal vécu cette période de sa vie, il n'avait jamais été effondré que James ne ressente rien pour lui ou même de ne rien lui avoir dit. Sirius était plus le genre d'homme à accepter les faits pour ce qu'ils étaient, sans vouloir changer les choses ou se morfondre sur la question. Il avait toujours su depuis l'enfance que la vie n'était pas une chose aisé et que se morfondre sur elle n'avançait à rien. C'était sûrement pour cette raison, qu'il n'avait pas si mal vécu son amour pour James et le savoir que c'était un amour qui n'aurait jamais de réciprocité. Sirius en oublia même de se demander pourquoi Remus lui posait cette question, pourquoi Remus voulait son avis sur cette question. En même temps, Sirius était loin de penser que Remus lui posait cette question de façon intéressée.

La conversation se tourna vers d'autres sujets concernant le travail de Remus ou plutôt le non travail de Remus. Puisqu'il était plus rare d'entendre Remus avoir un travail que d'être en recherche d'un emploi. Sirius ne cessait pourtant de lui poser la question à chaque fois et de lui rappeler par la même occasion, qu'il était là en cas de besoin. C'était presque inutile de proposer son aide à Remus qui ne l'acceptait pas, mais Sirius tenait à faire ça pour lui. Le Black était né avec une cuillère en argent dans la bouche, avant d'avoir la nécessité de demander de l'aide en fuguant, pour finalement hérité de son oncle, il se voyait du coup mal laisser Remus dans la misère, alors que lui-même avait expérimenté le fait de devoir mettre sa fierté de côté pour aller demander de l'aide.

Remus venait de lui dire qu'il le savait et par la suite avait continué en lui disant qu'il ne savait pas ce qu'il aurait fait sans les maraudeurs. Sirius avait le sourire, il observa son ami longuement, il savait qu'il pensait à leur groupe resté unit malgré sa maladie. Souvent Sirius avait eu l'envie que quelqu'un trouve un remède, mais pour le moment la seule avancée, c'était la potion tue-loup.

"On sera toujours là pour toi, j'en suis certains. On est les maraudeurs et on le restera à vie. Et je me répète, mais si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là."

Sirius s'était retenu de rappeler à Remus, qu'il avait la preuve qu'ils seraient toujours là les uns pour les autres en lui rappelant qu'ils étaient tous devenus animagus pour le soutenir chaque fois que la lune était pleine. Il ne voulait pas remuer un couteau dans une plaie ouverte depuis trop longtemps, une plaie que son ami ne méritait pas d'avoir encore aujourd'hui béante.

Remus rit doucement, mais de bon cœur aux paroles de Sirius. Sa prétention était souvent mal perçue, mais il en était conscient et ne manquait pas une occasion de faire de l'autodérision, il ne prenait jamais mal les moqueries de Remus qui était justifié et puis ce n'était jamais méchant. C'était agréable d'avoir quelqu'un comme lui qui riait de tout, même de lui sans jamais prendre la mouche. C'était eux, c'était les maraudeurs.

La conversation reprend un ton un peu plus sérieux. Si Sirius n'a visiblement pas envie de savoir que Remus a des sentiments pour lui, pour Remus, c'est différent. Lui il aimerait savoir si c'était le cas, il aimerait parce que ne pas arriver à le dire et à ce décharger était beaucoup trop douloureux, et il n'ose imaginer si James avait ressenti la même chose pour Sirius. S'ils ne se l'étaient jamais dit et qu'ils étaient passés tous deux à autre chose sans savoir que ça aurait pu marché ? C'était un peu triste, d'autant qu'il s'agissait des deux meilleurs amis de Remus et qu'il ne se souvient que trop bien du temps où Sirius aimait encore James. Même s'il le préfère égoïstement célibataire, il n'avait jamais aimé le voir tourmenté. D'un côté, ne rien dire, ne pas savoir, ça laisse encore plus de place aux doutes et aux faux espoirs, parce quand on sait on agit en conséquence. Alors Moony n'est pas d'accord avec Sirius, mais préfère garder le silence et sa boule au ventre et le cœur lourd, un nœud dans la gorge, il boit quelques gorgées de son verre, ne parvenant à en avaler plus.

Le loup continu d'écouter calmement et avec la plus grande attention le Black. Il lui parlait d'acceptation, comme si cela n'avait jamais été un problème pour James. Sirius le savait bien, après tout, si James l'avait accepté lui et sa lycanthropie, il pouvait accepter n'importe quoi non ? En particulier la bisexualité de Sirius. Ce qui était plutôt une bonne chose compte tenu de sa propre homosexualité, même si personne n'était vraiment au courant, le pensant plutôt asexuel ou en tous cas étant si peu enclin à s'engager ou à fréquenté qui que ce soit en raison de sa condition, en tous cas soi-disant, bien que ce soit vrai en un sens, Sirius y était aussi pour quelque chose. Déjà Remus n'a jamais voulu essayer d'oublier Sirius, mais sortir avec quelqu'un reviendrait à parler de sa maladie à quelqu'un d'autre et mettre l'anonymat de ses amis animagii en péril. Remus acquiesce simplement aux paroles de Sirius. Qu’est-ce qu'il pouvait bien répondre à ça. De toute façon il n'avait pas le moral pour répondre, à vrai dire il n'allait pas très bien, mais le cachait bien. Les paroles de son ami ne l'aidaient pas vraiment et il se sentait face à un mur. Sa vie n'était pas si horrible que ça, il avait des amis exceptionnels, mais il doit bien s'avouer que les sentiments, ce n’était pas vraiment quelque chose d'agréable, c'était douloureux. L'amour n'avait rien de beau ou agréable, si ce n'est que Sirius lui-même était incroyablement beau et très agréable à vivre selon Remus, mais les sentiments qui allaient avec étaient compliqué à gérés. S'il pouvait être sûr que Sirius reste un célibataire heureux toute sa vie et qu'il passe son temps libre à ses côtés, Remus pourrait encore se faire à l'idée et profité de la compagnie du Black malgré tout.

La conversation repart sur son travail pour le plus grand bonheur de Remus. Lui qui n'avait pas dit un mot depuis plusieurs minutes maintenant, retrouve sa voix quand Sirius annonce qu'ils seront toujours là pour lui.

"Je sais que vous serez toujours là Sirius."

Remus marque une pose, regardant dans le vide, l'air un peu absent, toujours sous le coup des dernières paroles du Black. Il est conscient que les Maraudeurs seront là, mais à quel point ? Ses sentiments pour Sirius pourraient être un problème, et perdre ses amis serait  trop douloureux. Il ne veut pas se retrouver seul à nouveau, il ne voulait pas perdre ce qu'ils avaient construit. Mais il leur était reconnaissant de ce qu'ils avaient déjà tisser.

"Merci. Même si ça devait s'arrêter un jour. Merci pour tout Sirius."

Remus était relativement ému. Il ne voulait pas que ça s'arrête et se disait souvent que certaines circonstances pourraient mettre un terme à leurs amitiés et ça l'effrayait un peu. Quand ils auront tous fait leurs vies, lui, il sera un peu plus seul. Si Sirius avait des enfants lui aussi, il devra garder tu temps pour sa famille. Il passera de nouveau les pleines lunes seule, il le sait, il s'était préparer à ça, et ça allait. Tant qu'ils continuaient de se voir encore un peu. Juste un peu. Mais les perdre définitivement, ça serait trop compliqué. Parce que si eux feraient leur vie, lui il ne se voyait pas faire la sienne. Il n'y arriverait pas. C'était trop de caps à passer, trop de révélations, trop de risques. Et c'était sans compter son homosexualité. Tout était bien trop compliqué.

Sirius venait de finir d'expliquer à Remus les circonstances qui ont fait qu'il n'a jamais rien dit à James. Remus ne répondit rien à ses mots et Sirius s'en était douté. Qu'aurait-il bien eu à lui répondre. Après tout, Sirius était le seul des maraudeurs à avoir eu la mauvaise idée d'être amoureux d'un autre maraudeur. Il se considérait comme le seul à être assez con pour ressentir une chose pareille. Aucun des autres était capable d'oublier la force de leur amitié pour se laisser submerger par des sentiments dépassant l'amitié pour se muer en amour. Du moins, c'est ce dont Sirius était persuadé et il était surtout loin de se douter qu'il était l'objet des convoitises du seul ayant connu son secret concernant James.

Le Black se laissa aller à finir un nouveau verre d'alcool, alors que le lycanthrope se montrait bien plus modéré avec l'alcool. C'était bien une chose que Sirius n'allait jamais apprendre, se modérer sur l'alcool aurait été trop compliqué pour lui, une fête sans alcool n'était pas une fête pour lui. Une fois son verre vide dans sa main, il l'observa, perdu dans ses pensées sur le passé. Parfois, il s'était demandé ce qu'il se serait passé s'il en avait parlé à James, mais il savait aujourd'hui que même s'ils avaient tout deux partagés les mêmes sentiments, les choses n'auraient pu fonctionner entre eux, ils étaient trop similaires. De plus, il appréciait bien plus l'avoir comme un frère, plutôt que comme un conjoint. C'était du moins ce qu'il ressentait maintenant qu'il était passé à autre chose. Il observait toujours le contenant vide qu'il avait entre les mains, mais finit par le reposer sur la table.

L'auror tourna la conversation vers le travail de son ami, le manque de travail de son ami. Lui rappelant par la même occasion qu'il serait toujours là pour lui, au même titre que les autres maraudeurs. Bien qu'il avait presque l'impression d'être le plus proche de Remus depuis quelques temps, comme s'il était celui qui allait le plus spontanément déranger le calme de la maison du Lupin. L'homme face à lui reprit la parole pour lui faire savoir qu'il savait que le Black serait toujours là pour lui, comme les autres. Un silence prit possession de la pièce, mais il était loin d'être pesant. Sirius n'avait rien à répondre aux paroles de son ami, c'était un fait et tous les deux en avaient consciences. Jamais les choses ne changeraient entre les maraudeurs. Maraudeur un jour, maraudeur toujours, aurait pu être leur devise, s'ils en avaient eu une. Après tout ce qu'ils avaient tous traversés ensemble, tous les mauvais coups qu'ils avaient fait et même une carte loin d'être légale de Poudlard, rien ne pourrait les séparer. Qui aurait pu penser qu'une amitié aussi forte allait se créer durant des années d'école. Pas Sirius, qui était toujours aussi surpris d'avoir tant d'amis aussi fidèle et ne jugeant pas ce nom qui n'avait rien de positif. Remus reprit la parole pour le remercier, le remercier de tout et malgré son état d'ébriété, Sirius ne loupa pas le fait que Remus pensait qu'un jour peut-être leur amitié serait brisée.

"Ne t'avises plus jamais de remettre en cause l'amitié qu'il y a entre nous, Moony. Je ne vais pas parler pour les autres, mais pour moi, il est hors de questions que tu sortes de ma vie. Vous êtes ma famille et je n'abandonnerais pas la famille que j'ai choisi. On a peut-être tous des noms différents, mais vous êtes ma famille."

Sirius était en train de grogner sur son ami, il ne voulait pas entendre que Remus pouvait penser au fait qu'un jour, ils pourraient se séparer les uns des autres et oublier cette amitié qui les liaient. Sirius ne pensait pas cela possible. Il ne voulait même pas penser à cette possibilité qu'un jour, Moony passe une pleine lune sans au moins l'un d'eux présent pour le soutenir. Le Black ne pouvait pas s'imaginer un jour sans ses amis qui étaient tous passé outre son nom, pour ne voir que Sirius, un enfant de onze ans, n'ayant pas demandé à naître dans une famille avec des idées aussi arrêtée sur bien trop de sujet.

"Je sais que pour toi, ça peut sembler rien, mais je n'oublie pas que tous les trois, vous avez accepté de vous lier d'amitié avec moi malgré mon nom qui n'est pas le moins cités dans le monde magique et surtout qui n'est pas connu pour de bonnes raisons."

Sirius avait été plus calme que ses paroles précédentes. Puisque du coup, il savait que pour Remus, sa maladie avait été une chose bien plus stressante pour une amitié que son nom. Cependant, c'était une chose qui avait compté pour Sirius d'avoir des amis n'ayant pas d'apriori pour lui à l'entente de son nom. En regardant par la fenêtre, Sirius se rendit compte que le ciel était bien noir, il lança rapidement un tempus. L'heure apparut sous ses yeux et il se rendit compte qu'il était déjà assez tard compte tenu qu'il devait se lever tôt le lendemain matin pour aller travailler. Le Black décida donc de prendre congé de Remus. Il se mit sur ses jambes et se dit qu'il avait peut-être plus bu que ce qu'il avait imaginé.

"Je vais te laisser, Moony, il se fait tard et je dois être tôt au ministère demain matin, j'ai des rapports en retard."

Quelque peu perdu dans ses pensés, il est surpris par la réaction de Sirius. Il ne s'était probablement pas bien rendu compte de ce qu'il avait dit ou en tous cas de ce que ça signifiait. Il se fait donc engueuler par un Sirius assez sérieux. Il ne peut pas en vouloir à Sirius et se sent d'un coup un peu coupable, fuyant le regard de Sirius, encore une fois mal à l'aise. L'alcool avait visiblement un effet yoyo d’assesseur émotionnel sur lui. De l'euphorie au malaise. Il n'en était pas encore à pleurer, mais il ne se sentait pas au mieux et savait très bien dans quel état il sera une fois que le Black serait parti de chez lui. Il avait à la fois hâte que ce soit fini, mais il appréhendait aussi son départ parce qu'il savait très bien qu'après ça il allait sans doute être un peu moins confiant sur son avenir.

"Excuses-moi Sirius, t'as raison... Pourtant tu avais bien peur que tes sentiments pour James ne brisent votre amitié. Alors ne me dit pas que rien ne peut entraver notre amitié. J'aimerais que ce soit vrai."

Il marque une pose et termine son verre, analysant avec ce qui lui restait de capacité de réflexion avec l'alcool et les émotions qui ont envahi son esprit et son cœur durant la soirée. Qu'est-ce que Sirius racontait ?

"Ton nom n'a rien à voir avec l'affection qu'on a pour toi. Après tout, ton esprit rebelle a depuis longtemps prouvé à tous que tu était différent. Ce qui t'as valut une dés-héritage en bon et du forme de la famille Black."

Il était content de faire parti de le famille de Sirius, mais il ne pouvait pas imaginer le perdre pour x ou y raisons. Mais les bonnes choses ont une fin et Sirius annonce qu'il doit partir. C'est un peu compliqué pour Remus, il n'a pas très envie de voir Sirius partir et vu son état il n'est pas sûr de vouloir le laisser partir.

"Je ne suis pas convaincu que tu sois en état de rentrer chez toi Sirius. Tu es sûr de ne pas vouloir rester. Tu sais tu es toujours le bienvenu ici et que tu peux rester autant que tu veux."

Remus essayait de convaincre Sirius de rester. Il n’était pas sûr que ça allait l’aider, en fait ça serait sans doute pire, mais il ferait avec, la sécurité de Sirius passait avant tout. Il fini par se lever et tendre une main à Sirius pour l’aider à se relever. Il savait qu’il n’arrivait à rien avec lui, mais s’il pouvait, il ferait en sorte qu’il reste dormir, mais il n’insisterait pas non  plus, parce que Sirius était difficile  à convaincre.

Sirius venait tout juste d'engueuler son ami, il ne voulait pas que Remus puisse penser qu'un jour l'amitié qu'ils partageaient puisse disparaître. Il n'imaginait pas cela possible, rien ne pouvait briser l'amitié des maraudeurs. Rien ne pouvait être une ombre à l'amitié du moins du côté de Sirius, puisqu'il ne savait pas pour les autres, mais peut-être qu'un jour, ils s'éloigneraient de lui, s'ils venaient tous à rencontrer la bonne personne et faire leurs vies. Sirius n'avait pas hâte de voir ce jour arriver pour Remus, il ne saurait plus où se rendre après le travail si Moony entamait une relation avec qui que ce soit, il aurait l'impression de déranger. Si Remus rencontrait quelqu'un, il serait néanmoins heureux pour son ami, en sachant que sa lycanthropie l'empêchait d'avancer et de croire qu'il pouvait être heureux. Son ami reprit la conversation en s'excusant, avant de contredire les paroles du Black, en mettant en avant qu'il avait eu peur que ses sentiments pour James brisent leur amitié par le passé et par extension que c'était possible de la briser.

"Laisses le passé où il est, nous étions jeunes et les choses ont changées, pour moi en tout cas. En fait, je sais que si aujourd'hui j'avais toujours des sentiments pour James, je ne craindrais pas de lui en parler, à l'époque, je pensais qu'en lui avouant ça, il me tournerait le dos à jamais et que je perdrais la famille que j'avais trouvé. Actuellement, je serais prêt à prendre des risques, si le cas venait à se présenter, j'userais un peu de ce courage de Gryffondor."

Sirius avait fini sa tirade avec beaucoup d'humour dans sa voix. Il avait longuement réfléchit à tout cela, lorsqu'il s'était retrouvé seul dans son cottage et il savait qu'aujourd'hui, il ne laisserait pas passer une chance de vivre ce que vivait les couples, l'amour et tout ça, même si ça devait être avec quelqu'un qui lui était proche, il tenterait sa chance. Il avait ressenti tout le mauvais côté de l'amour, il aimerait un jour en découvrir les bons côtés, pourtant il avait peu d'espoir que ça n'arrive un jour. Jamais son coeur n'avait battu comme il avait battu lorsqu'il voyait James durant cette période où il s'était amouraché de son meilleur ami.

"Je crois que je pourrais presque laissé penser que je pourrais le dire à James, maintenant, mais je ne peux pas, notre relation a évolué durant les dernières années à Poudlard comme tu le sais et je ne me vois pas dire à mon frère de coeur, que fut un temps, il alimentait mes fantasmes. C'est pour ça que j'ai toujours refusé de lui en parler, ce serait comme avouer des sentiments incestueux, bien qu'ils se soient passés avant que notre relation ne prenne cette tournure."

Sirius se justifia et finalement, ils se remirent à parler de l'amitié entre eux et Remus lui fit savoir que son nom n'avait rien à voir dans leur amitié, son esprit rebelle avait suffit à le faire oublier visiblement.

"Dans ma tête, même en étant déshérité de la famille Black, je n'en porte pas moins le nom et cela peut engendrer de mauvaises réactions des personnes qui ne me connaissent pas. Parfois, je m'en veux d'affectionner ce nom, mais je me souviens que j'ai hérité d'un Black, qui a été renié pour m'avoir donné ses possessions en héritage, je lui dois bien de porter fièrement ce nom et a contrario je sais que ce nom me fera toujours passer pour ce que je ne suis pas."

Sirius se rendit bien compte qu'il avait trop bu, même avec Remus, il ne parlait pas aussi librement normalement. Il lança un Tempus pour voir l'heure et décida qu'il était temps de s'en aller en voyant l'heure. Il se mit alors debout tout en annonçant à Remus qu'il allait partir et l'alcool lui rappela bien qu'il était ivre, il se rassit donc pour se laisser quelques secondes. Son ami tenta de le convaincre de rester, mais Sirius n'était pas le plus facile à convaincre, loin de là. Le Black accepta volontiers la main tendue par l'autre maraudeur. Une fois debout, il passa son bras autour des épaules de son ami en souriant de toutes ses dents.

"Je suis tout à fait capable de transplaner chez moi. La preuve, je suis toujours humain, j'ai pas encore assez bu pour que mes neurones débloquent. Si j'étais venu en moto, je m'y risquerais pas, j'aurais peur de l'abîmer en percutant un oiseau durant mon vol."

Tout en parlant, Sirius avait commencé à avancer vers la porte d'entrée, en tirant son ami avec lui, puisqu'il n'avait pas lâché ses épaules. Son bras entourait toujours son ami, alors que le Black se concentrait pour marcher le plus droit possible. Une chance pour lui, il n'avait pas à marcher pour transplaner. Il devait simplement se concentrer sur sa destination et c'était fait, il serait chez lui.

Remus reste silencieux en écoutant Sirius, un peu perdu entre ce qu'il a pu dire et ce qu'il dit actuellement. Il comprend sa position par rapport à James, mais comprend aussi qu'il n'aura jamais la moindre chance avec le Black. Jamais la moindre chance, mais il n'aura définitivement plus jamais le cœur de lui avouer, puisque Sirius préfèrerais définitivement ne pas savoir, il va respecter sa volonté. Lui qui voudrait savoir, c'est dû essentiellement au fait qu'il a des sentiments et que savoir que ceux-ci pourraient être partagé serait le plus belle des révélations, mais lui qui n'avait pas d'espoirs a définitivement perdu toutes illusions. Mais Remus écoute. Il écoute Sirius, il est attentive et le supporte. D'un simple regard, il lui dit qu'il comprend, qu'il est là pour lui, qu'il le soutiendrait et qu'il garderait son secret éternellement, en silence, sans jamais le trahir. Il n'avait pas grand chose à lui dire de plus, après tout il pouvait bien dire ce qu'il voulait, il savait bien que Sirius ne changerait pas d'avis, c'était quelqu'un d'assez spontané, mais surtout quelqu'un d'un peu têtu, il avait souvent du mal à changer d'avis, pourtant il savait toujours reconnaitre ses tords une fois qu'il avait réalisé qu'il en avait, même si ça pouvait prendre du temps.

"En tous cas, saches que je serais toujours de ton côté. Black ou pas tu seras toujours notre Sirius. Et ça, tu peux en être fier, parce que t'es une des personnes les plus extraordinaires que je connaisse. Et crois moi, c'est plus facile d'accepter quelqu'un pour son nom, surtout quand il est comme toi, que quelqu'un comme moi."

Sirius n'a pas l'air de tenir debout de manière stable, pour preuve il peine à se relever et se raccroche à lui. Devant autant de contacte physique et un Sirius autour de ses épaules, il ne peut s'empêcher d'être un peu tendu et embarrassé par le contact physique, le tout décuplé par les effets de l'alcool. Sirius tenait tout de même à rentrer chez lui, le trainant jusqu'à sa porte, Remus lui oppose alors une résistance, lui même pas vraiment sobre, il tient néanmoins un peu sur ses jambes que le Black.

"Enfin Sirius sois raisonnable ! Tu vas finir la nuit dans une ruelle près de chez James vu ton état, et tu n'habites toujours pas près de chez lui."

Remus maintient Sirius debout sur place, l'obligeant à changer de cap, bien que cela ne soit pas gagné, il savait déjà que c'était perdu d'avance et qu'il n'arriverait pas à le convaincre de rester, mais il aurait la conscience tranquille il aurait essayer, et il essaierait le temps qu'il faudra, mais il ferait en sorte que Sirius ne reparte pas comme ça. Il était toujours aussi inconscient.

"Et qu'est-ce que ça te coûte de rester ici cette nuit. Ce n'est pas comme si tu ne restait jamais, alors fait moi plaisir et soit raisonnable."

Après tout, Sirius avait bien pour habitude de rester squatter chez lui, quand il ne l'invitait pas à rester dans son cottage, ce qui arrivait et Remus avait bien du mal à refuser sur bien des points à commencé par l'entêtement et l'insistance de Sirius, mais c'est aussi sans compter son regard à amadouer un loup-garou en pleine transformation.

Sirius ne put qy'écouter silencieusement le lycnthrope et ses inepties sur le fait qu'il était plus facile d'accepter un nom qu'une maladie. Que des balivernes selon le Black, c'était surtout que Remus ne voulait pas avoir à faire face au fait que d'autres personnes que les maraudeurs pouvaient l'accepter lui en entier, avec sa maladie. Cependant, il ne dit pour l'instant rien, se contentant d'accepter la main tendue pour se relever, l'alcool n'était pas un très bon ami pour garder une stabilité sur ses jambes. C'était peut-être pour ça qu'avec quatre pattes, il s'en sortait parfois mieux une fois complètement ivre.

"Merci pour ce que tu viens de dire, mais je ne suis pas d'accord sur la fin. Je suis certains que beaucoup plus de personnes que tu ne le crois t'accepteraient tel que tu es, si tu prenais le temps d'aller rencontrer du monde. Tu es une bonne personne, Moony, tu es généreux, attachant, calme, intelligent et tant d'autres choses, alors crois moi, comme pour nous, beaucoup de gens passeraient outre ta maladie."

Tout en parlant à son ami, le Black l'avait saisi par les épaules et le conduisait maintenant vers la porte afin de prendre congé et de rentrer chez lui, pour dessaouler avec une bonne nuit de sommeil. Il aurait bien besoin de cela en prévision d'une journée de travail avec une belle gueule de bois. Il répondit aux inquiétudes de son ami, quant à sa capacité de rentrer chez lui, mais voilà que l'autre en remettait une couche. Comme s'il savait ce que voulait dire raisonnable. En plus, Moony pensait qu'il allait finir sa nuit dans une ruelle non loin de chez James, comme s'il ne savait même plus où il habitait.

"Je sais quand même où j'habite Moony."

Le Black avait grogné ses mots, il n'aimait pas qu'on pense que dans un état d'ébriété si peu avancé, il ne serait plus capable de transplaner jusqu'à son domicile. Pas qu'il était contre rester chez Moony, il l'avait assez souvent fait, mais il devait rentrer pour avoir au moins une tenue propre le lendemain en allant travailler et aussi parce qu'il ne voulait pas avoir à avouer qu'il était ivre la veille et qu'il venait travailler avec une belle gueule de bois. Le lycanthrope le fit changer de cap, ce que le brun ne loupa pas. Il savait que maintenant, l'autre allait tenter de le convaincre de rester et cela ne manqua pas. Voilà qu'il jouait sur son habitude de rester et mettait en avant que ça ne lui coûtait rien de rester une nuit. Sirius se stoppa net, avec la ferme intention de faire demi-tour et de ne pas laisser son ami le reconduire à leur place initiale.

"Ca me coûte que si je reste, je vais encore boire plus, tout seul chez moi, je suis moins tenté. Le fait de rentrer, me permet de maintenir assez de sobriété pour ne pas aller travailler comme une loque empestant l'alcool demain matin. Allez travailler avec une gueule de bois, c'est pire que d'aller travailler après une nuit à crapahuter dans les forêts en compagnie de mes meilleurs amis."

Sur ces mots, Sirius traîna son ami jusqu'à la porte cette fois-ci. Une fois qu'il fut dos à la porte, mais assez proche pour saisir rapidement la poignée et mettre fin aux tentatives désespérées de Remus de le faire rester. Le Black s'avança pour donner une accolade à son ami, mais il n'en fit rien. Sans savoir vraiment le comment du pourquoi, le brun vint poser ses lèvres sur celles de son ami alors que ses mains se posaient chacune sur l'une des épaules de l'autre homme. Son instinct, même si Sirius mettra ça sur le compte de l'alcool, le conduisit à approfondir le baiser lorsqu'il sentit que Remus répondait. Lorsqu'il n'eut plus d'air dans ses poumons, il mit fin à ce baiser. Dès que le baiser fut rompu, Sirius ne put s'empêcher de passer sa langue sur ses lèvres, en ce disant que c'était le meilleur baiser qu'il n'avait jamais reçu. C'est en pensant cela, qu'il se rappela que c'était Remus, qu'il venait juste d'embrasser, comme s'il était un parfait inconnu avec qui il allait coucher sans jamais le revoir. Le malaise s'empara de Sirius, alors qu'il s'en voulait de cet acte impulsif, mais tellement bon lui assurait sa conscience. S'il y avait bien une chose, qu'il n'avait jamais pensé faire, c'était d'embrasser un des maraudeurs, sans avoir de sentiments pour lui et c'était exactement ce qu'il venait de faire.

"Désolé, Moony, oublie ce qui vient de se passer. Bonne nuit à la prochaine."

Sirius fila comme une fusée par la porte de chez son ami, toute ivresse venait de le quitter, du moins plus rien n'embrumait son esprit, bien que l'alcool circula toujours dans son sang. Une fois la porte fermée derrière lui, il transplana directement devant chez lui et fit les quelques mètres le séparant de sa porte d'entrée. Dix minutes après être rentré, il était dans son lit, mais avait beaucoup de mal à trouver le sommeil, il était en train de revivre ce baiser, de l'étudier, de le décortiquer et surtout d'essayer de comprendre pourquoi il avait ressenti tant de choses lorsqu'il avait uni ses lèvres à celles de Moony, alors qu'habituellement il ne ressentait pratiquement rien.

Sirius n'est définitivement pas d'accord avec Remus. Il est borné et Remus a déjà abandonné l'idée de le convaincre de quoi que ce soit. Pad n'a définitivement pas l'esprit clair pour expliquer que la lycanthropie est moins grave qu'un nom de famille. Mais ce que Remus savait par expérience, c'est qu'aussi parfait soit-il, les gens ont peur. Ils n'ont pas peur de lui, mais du loup qui dort. Le fils de James en est une preuve. Il a pourtant été élevé dans la tolérance et l'acceptation, la peur est présente. On ne peut pas prédire le comportement d'une bête, on ne peut pas faire confiance à un monstre comme lui. Même si Moony est quelqu'un de bien, la peur est là. Comment fonder une famille dans ces conditions ? Comment confier ses enfants, comme travailler avec quelqu'un comme lui ? Comment supporter ses absences mensuelles sans rien dire ?

En réponse à Sirius, Remus soupire profondément, ne luttant même pas pour lui répondre. Il sait que Sirius à tord, il le vit tous les jours, il est confronté aux regards et aux remarques, qu'elles soient directement agressives envers lui si d'aventure quelqu'un est au courant, ou encore, souvent des mots lancer à l'aveuglette, sans connaissance de cause, par des gens qui parlent sans savoir ni comprendre. Sa situation a toujours été très difficile à vivre pour lui, et même si Sirius le sait très bien, il n'a pas l'air de réaliser à quel point. Il sait pourtant qu'il s'énerve quand des insultes ou des inepties sont lancées à l'égard des loups-garous, mais il ne voit peut-être pas toutes les petites choses, il ne le vit pas comme lui et il ne peut pas le blâmer et ne peux qu'espérer qu'il vive toute sa vie sans jamais y être confronté comme il l'est. Après tout Sirius est constamment dans une situation à risque à force de le fréquenter et de passer ses pleines lunes à ses côtés. Mais Remus ne se rendait peut-être pas compte non plus ce que cela faisait de porter le nom de Black. Des fois il se dit qu'il aimerait, mais pour d'autres raisons. Quelque part son nom était visible aux yeux de tous et il avait la chance de ne pas afficher sa maladie au grand jour.

Moony tente de convaincre son ami de rester, mais il sait déjà que c'est vain et Sirius ne manque pas de râler comme un chien mal lécher. Il tient à peine sur ses jambes, mais il n'a pas perdu sa hargne et son orgueil. Mais rien n'y fait, Remus s'inquiète pour lui, mais que peut-il y faire ? Sirius le ramène inlassablement vers la porte, déterminé à rentrer chez lui. Remus ne peut toujours pas lutter face aux arguments du Black, ayant toujours le mot pour tout.

"Tu sais que ça ne m'empêchera pas de m'inquiéter ? Même si je sais que tu es assez grand pour te débrouiller tout seul..."

Sirius s'apprête finalement à partir et Remus s'attend à ce qu'il l'enlace avec de partir. Mais il n'en est rien et Remus est surpris, choqué par ce qui s'en suit. Son cœur rate un battement. Sirius avait planté ses lèvres sur les siennes, une situation qu'il n'avait jamais osé rêver. Il savait que Sirius avait sur-réagit, que c'était l'alcool, mais Remus ne supporte pas le poids émotionnel. Il ferme les yeux et laisse Sirius approfondir le baisé, son premier baisé d'ailleurs, comme il l'aurait fait avec un inconnu, avec une de ses conquêtes, et Remus ne se sentait même pas blessé, il profitait, mais il savait aussi que la chute serait pire que tout ce qu'il a pu imaginer.

Et Sirius met fin au baiser, brusquement, il avait réalisé, une action qu'il avait faite spontanément, et Remus réalise lui aussi, soudainement prit d'une panique intérieur, il se rend compte rapidement que Sirius n'a pas l'air plus serein et voir Sirius ainsi ne fait que l'inquiéter plus encore. Sirius à forcément réalisé qu'il avait répondu à son baisé, bien que maladroitement, et si c'était exceptionnel, le visage de Sirius lui faisait peur. Il avait peur de perdre son ami à cet instant. Mais Sirius ne reste pas et s'éclipse en quelques secondes, lui disant d'oublier tout ça, ne laissant pas Remus s'exprimer. Comme s'il pouvait oublier ça ? Cet instant restera sans doute à jamais gravé dans sa mémoire.

Alors que Sirius était parti, Remus reste immobile devant sa porte plusieurs minutes, en état de choc, des millions de questions se bousculant dans sa tête. Il fini par fermer la porte et s'adosse à celle-ci et se laisse tomber au sol, les larmes lui montant aux yeux, ne sachant pas quoi faire ou penser, il commençait sérieusement à paniquer, se demandant une chose : qu'allait devenir sa relation avec Sirius ? Parce qu'une chose et sûre, pour Remus, ça ne sera plus pareil, parce que regarder Sirius dans les yeux le voir chaque jour avec cet instant en tête allait être compliqué. Son monde était en train de s'effondrer, ce qu'il craignait le plus, perdre ses amis, était en train d'arriver. C'est ce dont il était persuadé....